En organisant sa deuxième journée de médecine et biologie de la reproduction, la clinique Ibn Rochd relance les débats sur la procréation médicalement assistée (PMA), et les désordres génétiques observés chez les couples. Tenue jeudi dernier à la salle des conférences de l'université islamique Emir Abdelkader, la rencontre a fait intervenir des spécialistes de renommée mondiale en gynécologie et en génétique de la reproduction. « En l'absence de recherches poussées touchant aux problèmes d'ordre génétique et ceux des couples en difficulté de procréation en Algérie, nous avons fait appel à des professeurs exerçant en France et au Canada pour exposer les dernières nouveautés pour le traitement de l'infertilité, ainsi que les dernières techniques d'analyse des gamètes et de l'embryon en génétique de la reproduction », nous a déclaré le professeur Sebti Benbouhadja, médecin-chef et directeur de la clinique de chirurgie et des sciences de la reproduction (CCSR) Ibn Rochd, sise à la cité Boussouf. Pour le professeur Clément Jimenez, spécialiste en gynécologie à l'hôpital de Dijon, qui a exposé les dernières techniques de l'utilisation du spermogramme, une meilleure prise en charge du couple infertile commence par un diagnostic bien élaboré, d'où la nécessité de multiplier ces rencontres pour actualiser les connaissances des praticiens. La problématique des services assurés par les cliniques privées en matière d'assistance médicale à la procréation (AMP), et non encore remboursés par la caisse nationale des assurances sociales Cnas, demeure encore un handicap pour les couples de condition modeste, bien qu'ils soient des assurés sociaux. « C'est une question qui a fait l'objet de plusieurs démarches auprès des instances concernées, refusant de la classer parmi les actes remboursables, sachant qu'en France, des couples infertiles bénéficient d'une couverture des assurances pour cinq procréations médicalement assistées dans leur vie », selon les assertions du Pr Benbouhadja, qui rappelle que la clinique Ibn Rochd est la seule à Constantine qui propose la PMA avec six autres établissements en Algérie, dont trois à Alger, deux à Oran et un à Annaba. Le coût d'une PMA évalué à 100 000 DA reste assez abordable sachant que cette opération ne se fait pas pour moins de 3200 Euros en Europe. Pour rappel, la clinique de Boussouf, inaugurée le 12 septembre 2002, et qui s'est lancée en 2003 dans la PMA avec la naissance du premier bébé d'une fécondation in vitro (FIV), reçoit des couples de toutes les régions du pays. En quatre ans, le nombre des interventions réalisées a été multiplié par trois, passant de 24 grossesses réussies en 2003 à 73 cas en 2006-2007, avec un taux de succès de 33,03 %.