En s'intéressant à la procréation médicalement assistée (PMA), c'est évidemment les couples stériles que vise la direction de la clinique Al Farabi de Annaba. Ces dernières années, la PMA représente la plus évidente alternative au confinement dans le désespoir d'hommes et de femmes. C'est ce qui a été dit lors de la 5e Journée médicale de reproduction humaine que la clinique El Farabi a organisée le 2 mars. Après bien des hésitations entre le tabou et le permis, les Algériens se sont finalement ralliés à cette entreprise. Elle vise, entre autres objectifs, à rendre le sourire à des couples dans l'impossibilité de procréer naturellement. Aujourd'hui, la PMA est un fait admis. Elle a entraîné une conviction générale : beaucoup de patients, ayant été soumis à cette méthode, ont procréé. Une nouvelle fois, donc, le docteur Aïssaoui d'Al Farabi, pionnier de la PMA en Algérie, s'est fait le porte-parole des hommes et des femmes condamnés à ne pas avoir d'enfants. D'où son initiative d'appeler les spécialistes et les praticiens d'Algérie et de France, à une « grande réflexion » sur la stérilité masculine. Il l'a clairement laissé entendre à l'ouverture de la manifestation. Elle a réuni des personnalités du monde médical qualifiées en matière de conduite pratique en endométriose, déclenchements précoces dans la prévention de l'HSO, face au tabac et à la reproduction, la protéomie et l'infertilité, les facteurs échographiques pronostics avant la recherche de spermatozoïdes, spermatozoïdes testiculaires… Dans l'amphithéâtre de la faculté de médecine de l'université Badji Mokhtar, des chercheurs, spécialistes et praticiens ont longuement débattu sur les découvertes scientifiques majeures et les nouvelles techniques de la PMA, nouveaux médicaments. Tour à tour d'éminents praticiens, comme les docteurs Cohen Bacrie de Paris, J.-F. Velez de la Calle de Brest et Françoise Thépot de Brest, Alain Audebert Pierre Mares et Charles Pineau de Rennes, Bernard Broussin de Bordeaux, N. Aïssaoui, Hamid Amari et M. Belaïd de Annaba, ont tenté de clarifier des gestes, expériences et pratiques médicales dans différents domaines de la reproduction humaine. Ils étaient attentivement suivis par des centaines de gynécologues, d'urologues et d'étudiants. Tout ouïe aussi les quelques couples assis au fin fond de l'amphithéâtre. Dans leur regard, on lisait un appel de détresse, un SOS adressé aux praticiens à l'effet de leur offrir une seule chance de procréer ou d'enfanter. En réponse, une multitude de communications ayant pour auteurs les meilleurs spécialistes d'ici et d'ailleurs en matière de procréation artificielle et stérilité masculine. C'est justement là que se place la clinique El Farabi sollicitée par les couples stériles de toutes les régions d'Algérie. « Nous nous sommes déplacés d'Alger, mon épouse et moi pour tenter une PMA avec, comme on nous l'a précisé, 30% de possibilité de réussite. Depuis, nous vivons comme dans un rêve et nous souhaitons que notre réveil soit à la mesure de notre attente », avoue Abdelatif B. Sur le plan pratique, la PMA est très onéreuse contrairement à nos voisins de l'est et de l'ouest où elle est à la portée des bourses moyennes. Le docteur Aïssaoui, directeur général de la clinique Al Farabi, apporte un éclairage sur la question lorsqu'il affirme : « Le support technique de cette spécialité nécessite des moyens financiers très lourds qui ne sont pas à la portée des cliniques ou des hôpitaux algériens. »