C'est une assistance nombreuse qui a suivi jeudi au palais El Minzah, à La Casbah, la conférence donnée par Corinne Chevallier, historienne. Elle a développé le thème relatif à la médina d'Alger au XVIe siècle. Un travail qui lui a valu quinze années de recherches et qui a été apprécié par le public présent. Accueillie chaleureusement par la population, la conférencière s'est montrée émue, remerciant ses hôtes de lui avoir donné l'occasion de s'exprimer sur un sujet qui lui tient à cœur. Le président de l'association les Amis de la Rampe Louni et de Si Abderrahmane, Lounis Aït Aoudia n'a pas manqué dans son intervention, de rendre hommage à l'invitée « qui a consacré une partie de sa vie pour écrire un ouvrage sur La Casbah qui sert de référence ». Quant à Mme Corinne chevallier, elle s'est dit « flattée et émue de venir parler de La Casbah, à La Casbah, aux gens de La Casbah ». La conférencière a, dans une longue et enrichissante intervention, évoqué la médina d'Alger au XVIe siècle avec sa topographie, ses mosquées, ses mausolées, son port, ses populations, ses traditions, sa vie communautaire, ses captifs, bref, tout ce qui faisait la vie à cette époque. c'est un véritable hymne d'amour à cette ville où elle est née en 1935 et où elle y vit depuis, mais c'est aussi un beau clin d'œil à cette mer méditerranée, si mystérieuse, mais si généreuse. Toutes ces fresques subtilement dessinées qui ont fait l'objet d'un livre, La Nuit du corsaire sont dédiées à Alger, El Djazaïr, cette ville fascinante qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Rehaussée par la présence de personnalités, (alors que le ministère de la Culture pourtant invité a brillé par son absence) dont des universitaires et Mgr Teissier archevêque d'Alger, la conférence, selon ses initiateurs, est la première de cette dimension, tenue dans ces lieux évocateurs. D'ailleurs, le président de l'association a tenu à ce « que cet événement se déroule ici à la porte de La Casbah et pas ailleurs, pour impulser un élan susceptible de renouer avec l'action culturelle dans sa matrice originelle, La Casbah cœur d'Alger, de son histoire, de sa mémoire ». Visiblement, les organisateurs ont tapé dans le mille, si l'on se réfère à la reconnaissance et les marques de sympathie exprimées individuellement à la conférencière et aux applaudissements nourris qui ont ponctué sa conférence, marquée par des débats de haute tenue. La rencontre s'est achevée autour d'une collation sur la terrasse du patio du Palais, dans une ambiance bon enfant. L'auteur de la Nuit du Corsaire a dédicacé son ouvrage et s'est vu remettre un cadeau souvenir de La Casbah. A noter que l'association a, à son actif, plusieurs manifestations culturelles rehaussées par d'éminentes personnalités de la culture comme Cheikh Abderahmane Djilali et Abdelkader Bendamèche, écrivain chercheur en patrimoine lyrique. Les amis de la Rampe ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin et nous promettent d'autres agréables surprises.