Mercredi dernier, le tribunal de Tiaret a condamné lourdement, au terme d'une longue procédure, l'ex-directeur de la cité U 2000 Lits à cinq ans de prison ferme, a infligé quatre ans à son adjoint, 3 ans pour le responsable de la restauration et une année avec sursis pour le reste des prévenus, des gardiens et le magasinier pour avoir « dilapidé les biens publics » et « passation de contrats contraires au code des marchés publics, fausses factures et destruction de documents officiels ». L'affaire avait éclaté en 2003 au moment où à la grogne estudiantine s'est mêlée une plainte officielle du syndicat. La situation a amené l'actuel wali à mettre sur pied une commission d'enquête suivie d'une instruction judiciaire qui avait beaucoup traîné du fait d'une longue expertise. Certains parlent d'un lourd préjudice, toujours en cours d'évaluation – on parle de plus de sept milliards. L'affaire a trait à des achats fantaisistes pour aboutir à une prise en flagrant délit d'un camion transportant de la marchandise vers une destination inconnue. Le scandale révélé en son temps par des organisations estudiantines à la presse a fait sensation, mais l'Office national des œuvres universitaires semblait inflexible en dépit des sit-in et des grèves. Treize personnes étaient jusque-là sous contrôle judiciaire, ce qui a valu à l'affaire des rebondissements spectaculaires, intrigues et constitution de partie civile par le dernier directeur en poste, Belgacem Aggoune. Ce dernier vient paradoxalement d'être relevé depuis deux semaines de son poste par le DOU, nouvellement intronisé par l'ONOU. Les enquêteurs avaient établi l'absence de bons de sortie et la disparition d'appareils électroménagers, de la literie et de la boiserie. La situation a induit, nous dira il y a quelque temps l'ex-DOU, tout aussi limogé, l'accumulation de dettes estimées alors à 20 milliards de centimes. Bien plus, certaines sources au fait du dossier avaient fait état d'« encaissement indûment de colossales sommes d'argent sans réelle contrepartie ». Cette enceinte universitaire en est arrivée à cristalliser sur elle toute la problématique de la mauvaise gestion et des conditions d'études déplorables. La cité universitaire accumulait des dizaines de grèves et de sit-in.