Deux jours après les incidents qui ont ébranlé une cité universitaire de Bab Ezzouar et qui se sont soldés par 13 arrestations hier, ce fut le retour au calme après que tous les étudiants interpellés eurent été relâchés. Durant la soirée de dimanche, une assemblée générale s'est tenue au sein de la cité, suivie d'une marche pacifique pour protester contre la violation de la résidence universitaire par la police. Hier, un comité d'étudiants, membres de l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ) et résidant au CUB 3, a tenu à apporter certains éclaircissements à propos de ce qui s'est passé à Bab Ezzouar. « Nous tenons à dénoncer la répression féroce qui s'est abattue sur les étudiants alors que la situation était maîtrisée », ont-ils souligné d'emblée. Pour rappel, des violences ont éclaté dans cette cité suite à l'agression d'un étudiant vétérinaire. Certains ont donné une lecture « raciste » à ces événements, lecture que le comité RAJ de la résidence universitaire récuse énergiquement. « Nous regrettons que ces incidents soient interprétés dans le sens d'affrontements racistes entre étudiants algériens et africains », disent-ils. « Le vrai sujet, c'est l'intervention musclée de la police au sein du campus alors que tout était réglé. Les CRS ont donné plusieurs fois l'assaut à nos chambres en usant et abusant de la matraque et en effectuant des rafles arbitraires. Une répression gratuite s'est abattue sur nous. Des étudiants ont été sauvagement tabassés avant d'être abandonnés à leur sort, alors que nous étions dans l'impossibilité de les évacuer, faute d'ambulance. » Et d'insister : « Nous ne voulons pas que ce qui s'est passé à Bab Ezzouar dégénère en conflits communautaires. C'est là un dérapage très dangereux. Nous disons que les agresseurs doivent être déférés devant la justice, mais aussi que les cas de torture avérés soient punis. »