Les avocats, en assemblée générale extraordinaire, voteront, aujourd'hui, soit pour le dialogue, soit pour une grève illimitée. Serait-ce la radicalisation? Les avocats d'Alger décideront, aujourd'hui, en assemblée générale extraordinaire, des suites à donner au mouvement de contestation enclenché depuis le 10 juin. Deux options sont mises dans la balance des choix. Soit les robes noires vont opter pour la radicalisation, soit ils lanceront l'ultime appel au dialogue avant de prendre les raccourcis de durcissement. Les calculettes seront sorties aujourd'hui. C'est la robe de l'avocat qui est visée. C'est ainsi que qualifie l'Union nationale des barreaux d'Algérie le procès de l'avocat de Remchi (Tlemcen), dans un communiqué adressé, hier, à notre rédaction. Les avocats estiment que les préoccupations de la défense ne sont plus prises en considération par les instances judiciaires. Le communiqué de l'Union des barreaux d'Algérie, signé par le bâtonnier Abdelmadjid Silini, est allé jusqu'à citer des pratiques d'intimidation de la part de certains juges à l'encontre des avocats. «La seule préoccupation de ces derniers consiste à comptabiliser les reports et le nombre de jugements sans prendre en compte les droits de la défense et les justiciables», mentionne-t-on dans le même communiqué. Les robes noires, par la voix de leur représentant, s'insurgent contre le mutisme des responsables concernés. Un silence qu'ils considèrent comme étant une nouvelle impulsion qui motive les avocats à user de tous les moyens légaux pour faire valoir leurs droits. «Les avocats useront de tous les moyens légaux et ne feront aucune concession, même si cela les conduit à la rupture», lit-on dans le communiqué de l'Union des barreaux d'Algérie. Le recours à la plus haute instance de l'Etat n'est pas à écarter, souligne-t-on également. L'Union des barreaux d'Algérie, quelques jours avant la tenue de son assemblée générale, prévue pour le 21 et 22 juin, demande l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires à l'encontre des avocats, mettre à leur disposition les bonnes conditions de travail et doter la défense de lieux censés être l'endroit serein pour accomplir leur mission.