« En apportant ma voix au comité Bencherif, chargé de débusquer les faux moudjahidine, je tenais à lui réitérer ma totale adhésion en ma qualité de président de l'association des anciens résistants d'Oran. » C'est ce qui est notifié dans une déclaration portant le cachet de l'association des résistants et ayant droit et signée sur son propre cachet par Arif Mohamed. Celui-ci vit une situation des plus complexes car délogé il y a quelques mois par ses pairs du siège qu'il occupait, mais il a décidé de les poursuivre en justice. Il a été élu effectivement à la tête de cette association une première fois en 1996. Il sera réélu pour d'autres mandats jusqu'à ce qu'il soit chassé de manière peu cavalière par un groupe d'anciens résistants eux aussi. Il reproche à ces derniers de ne pas être passés par une assemblée générale élective, conformément aux statuts de l'organisation. Pour expliquer leur acte, les assaillants se sont présentés comme les membres fondateurs de l'organisation. Après avoir pris possession des lieux, ils ont organisé une assemblée à l'issue de laquelle ils ont élu un président que M. Arif conteste aujourd'hui. Rencontrés sur les lieux, les représentants actuels contestent au président de l'association sa gestion en considérant que les objectifs tracés au tout début n'ont pas été ou peu respectés. Questionnés au sujet du fait que M. Arif était à la tête de cette association pendant une bonne dizaine d'années, sans que personne ne se manifeste pour contester sa manière de faire, un membre du nouveau bureau a déclaré qu'une fois mise sur pieds, les membres fondateurs se sont peu à peu retirés pour des raisons diverses. « C'est par ce que nous avons été à maintes reprises sollicités de l'extérieur sur la gestion de l'association et la manière de faire de son président que nous avons réagi », dira l'un d'eux. Selon le premier président de cette organisation qui n'a pas pris part au conflit actuel, préférant ne pas se mêler, « cette association a été créée au début des années 90, à une époque où des gens malintentionnés disaient qu'Oran n'avait pas pris part à la guerre de libération, et avec cette initiative, qui ambitionnait de regrouper les anciens militants oranais de la cause nationale, nous voulions démontrer le contraire pour faire taire les mauvaises langues. »