Alors que des tractations étaient en cours pour chercher une issue au conflit qui oppose les travailleurs à la direction de la SPA Milok, eau minérale de Laghouat, des sources syndicales rapportent que l'ensemble des travailleurs ont été destinataires hier en fin d'après-midi de décision de licenciement pour fermeture de l'usine. Depuis ,c'est le branle-bas de combat, une journée de grève de protestation sera organisée probablement samedi prochain. D'autres actions de solidarité seront envisagées. La décision par le conseil d'administration du licenciement de l'ensemble du personnel serait motivée par les pertes journalières estimées à 30 millions de dinars/jour et par l'impossibilité en dépit d'une décision de justice à contraindre les travailleurs grévistes à reprendre le travail. Auparavant le directeur gérant acquis à l'idée d'un règlement par les tribunaux a rejeté toute ébauche de solution négociée avec des délégués syndicaux dont il récuse la légitimité, invoquant le fait qu'il n'a pas été informé de la tenue de l'assemblée générale élective comme motif, pour ne pas dire son droit de regard sur la composante. « LA PÉRIODE D'ESSAI » L'employeur, qui n'a pas pris part aux efforts de règlement à l'amiable initiés en présence des inspecteurs du travail, a procédé au licenciement une première fois de 10 ouvriers dont les cinq membres du conseil syndical et entama des poursuites à l'encontre de 17 autres, telles ont été les suites réservées aux actions des travailleurs pour jouir de leurs droits syndicaux, particulièrement celui de choisir librement leurs délégués. Ces faits ont eu lieu suite au préavis de grève déposé à la reprise du travail après trois jours de grève les 13, 14 et 15 octobre. En effet, 10 ouvriers ont été destinataires de décisions de suspension, 17 autres ont été sommés sur la base d'une décision prononcée par le tribunal de Laghouat de reprendre le travail sous peine de mesures disciplinaires. « Conformément à la réglementation », souligne-t-on, croyant sans doute à l'effet immédiat de ladite décision. En matière de législation du travail, « le premier interpellé pour s'y conformer, c'est l'employeur », estime-t-on. En effet, sous prétexte de période d'essai, l'ensemble des revendications ont été remises à plus tard. Outre l'inexistence d'une convention collective, et de son corrolaire, une grille de salaire, il n'existe pas de règlement intérieur assorti de refus catégorique à l'endroit du droit syndical, pour dire que l'employeur par ses dérobade, est allé jusqu'à recruter un nouvel effectif. Le chômage aidant, tout semble permis.