Au deuxième jour de la grève illimitée que mènent les transporteurs de la wilaya de Béjaïa, ceux affiliés à l'Union des commerçants et artisans algériens (UGCCA), des milliers de voyageurs voulant rallier les localités de la vallée de la Soummam sont restés coincés au niveau de l'aire de stationnement des bus qui desservent la région. Les étudiants universitaires et autres travailleurs, qui voulaient rentrer pour le week-end, continuaient à poireauter jusqu'en fin de journée, au moment où la gare ferroviaire a été, quant à elle, littéralement prise d'assaut. Il y a eu des embarqués jusque sur les marchepieds, alors que les wagons ont été saturés au départ des navettes en partance de Béjaïa. La grève d'une partie de la corporation, celle qui contrôle apparemment la majeure partie des lignes de la vallée de la Soummam, est motivée sur papier par la revendication d'une distribution de lignes équitable par les services concernés, des conditions d'hygiène dans les arrêts, la planification des horaires... Enfin, ce mouvement de grève, visiblement préparé dans la hâte et qui ignore superbement comme à l'habitude toute notion de service minimum, est en train de ternir encore plus l'image de la corporation aux yeux des usagers qui gobent très mal la paralysie imposée, qui plus est en ce Ramadhan.