Clayton Swisher, directeur de programme au Middle East Institute à Washington, invité hier par le Forum d'El Moudjahid, a exprimé son pessimisme quant à la situation au Moyen-Orient. Auteur d'un ouvrage autour des négociations de Camp David II, il a estimé, en réagissant aux événements de Nahr El Bared au Liban, que ce pays « restera une démocratie instable tant qu'il y aura 40 000 réfugiés palestiniens sans droit, sans travail et sans espoir. C'est un terreau fertile pour la création d'organisations radicales et parfois à l'initiative même des Etats-Unis ». « Les camps sont isolés, assiégés, ni le Fatah ni le Hamas ne peuvent financer ces camps qui vivent une situation humanitaire catastrophique et un profond vide politique », a ajouté le chercheur américain. A ses yeux, « parler de liens entre Fatah El Islam et Damas, c'est comme évoquer les liens imaginaires entre Al Qaïda et Saddam », rappelant que le régime du Baâth est condamné par les takfirist (excommunicateurs) salafistes. « Bachar Al Assad, étant alaouite, est également condamné par les groupes tel Fatah El Islam, puisqu'ils considèrent que les chiites sont impies. »