A l'occasion du 1er anniversaire de la disparition du grand maître du chaâbi, Mohamed El Badji plus sympathiquement connu sous le nom de Khoya El Baz, un hommage lui sera rendu demain à 17h à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth. Une commémoration initiée par l'association El Fen El Acil et le Centre des loisirs scientifiques (CLS) d'El Mouradia. Au programme figurent l'association mélomane El Fen El Acil, l'un des pairs de Mohamed El Badji, le chanteur émérite de chaâbi Boudjemaâ El Ankis, et Chaou Abdelkader qui n'est plus à présenter, et l'artiste H'ssicen Saâdi. Il s'agit d'une initiative de l'association musicale El Fen El Acil d'El Mouradia (Alger). Une association à caractère culturel et à but non lucratif qui fait dans la promotion de la musique chaâbie et andalouse sous l'impulsion d'un collectif d'artistes dont H'ssicen Saâdi, Mustaphe Lif, Djamel Fodil, M'hamed Tobal, Abderrezzak Merrad, Sahi, Redouane ou encore Abdelmoumen Hachemi. Les objectifs immédiats d'El Fen El Acil sont la sauvegarde du patrimoine chaâbi et andalou, l'aide à la création artistique, la formation et la prise en charge des jeunes talents, la participation aux festivités nationales et l'organisation de galas. Ainsi, El Fen El Acil rend un hommage posthume à la légende et au rossignol du chaâbi Mohamed El Badji. L'auteur mythique de morceaux d'anthologie comme Bahr Ettoufane et El Maqnine Ezzine. Mohamed El Badji, issu d'une famille originaire d'El Eulma, est né le 13 mai 1933 à Belcourt, à Alger. La déferlante bahr ettoufane Dans sa prime jeunesse, il fréquentera les cercle des scouts d'El Mouradia aux côtés d'un certain Didouche Mourad et celui de Kaddour Aberrahmane où il côtoiera cheikh Baâziz, Chaâbane Madani et Brahim Siket. Au début des années 1950, El Badji participera d'une manière épisodique à des fêtes populaires au sein de formations orchestrales, et ce, pour effectuer ses premières armes. Durant la guerre de libération, lors de la grève des huit jours, en 1957, El Badji fut arrêté, torturé, jugé et condamné à mort. Cependant, il échappera à sa sentence à l'issue de l'indépendance de l'Algérie, en 1962. C'est dans cet univers carcéral injustement colonial qu'El Badji composera l'un de ses chefs-d'œuvre autobiographiques racontant la beauté du chardonneret mais dans une cage dorée, à partir d'une guitare de fortune. « El Badji est un géant de la musique chaâbie. Il était populaire, respecté et aimé. Personne ne pourra égaler ou remplacer El Badji... », dit de lui un de ses pairs, le maître Boudjemaâ El Ankis.