La lutte contre l'immigration illégale restera une priorité absolue. Grâce à la politique pragmatique menée par le gouvernement précédent, sous la conduite du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, les reconduites effectives à la frontière ont augmenté de 140% entre 2002 et 2006. Paris : De notre bureau Nous resterons très fermes pour 2007, l'objectif est de 25 000 éloignements. Les étrangers « sans papiers » n'ont pas vocation à rester en France, mais à être raccompagnés dans leur pays d'origine, de manière volontaire ou contrainte ». Le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, donne le ton. Selon le décret d'attribution, le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement « prépare et met en œuvre l'action du gouvernement en matière d'immigration, d'asile, d'intégration des populations immigrées, de promotion de l'identité nationale et de codéveloppement ». Le concept de l'immigration choisie va prendre tout son sens avec la mise en place de ce ministère. « Aujourd'hui, en France, seulement 7% des titres de séjour accordés le sont pour des raisons professionnelles. À nous de mieux sélectionner les migrants et d'encourager l'immigration pour raisons professionnelles. Pour cela, nous devons prendre en compte nos besoins économiques et démographiques qui évoluent. En France, plusieurs secteurs d'activité, tels que le bâtiment, l'hôtellerie, la restauration, le travail saisonnier agricole, les services à la personne mais aussi l'activité scientifique, ont besoin d'une main-d'œuvre et de talents d'origine étrangère. Sans pratiquer un pillage des cerveaux, nous devons favoriser la circulation. Nous le savons : l'immigration zéro n'est ni possible ni souhaitable », remarque Brice Hortefeux. L'accueil des ressortissants étrangers qui souhaitent s'établir en France, auparavant du ressort du ministère de la Cohésion sociale, devient une attribution du nouveau ministère qui aura également la charge des naturalisations et aura aussi son mot sur la délivrance des visas. Le ministre sait qu'il lui faudra beaucoup de pédagogie et de patience pour asseoir son administration et qu'il fera toujours objet de suspicion concernant le lien entre l'immigration et l'identité nationale. « Lier immigration, intégration et identité n'a rien de honteux. Cacher notre identité à ceux qui souhaitent s'installer en France, reviendrait à renier les valeurs qui ont forgé notre histoire et à accepter l'idée que l'immigration ne soit dictée que par des considérations matérielles. La promotion de notre identité ne révèle strictement aucune hostilité à l'égard des immigrés. L'identité nationale n'est pas un concept, c'est une boussole pour les Français et pour toutes celles et ceux qui aspirent à le devenir », dit-il. Le nouveau ministre tente de désamorcer les conflits avec les associations d'aide aux étrangers. Il envoie en même temps des signes de fermeté. Il renouvelle son opposition à la régularisation des parents d'enfants scolarisés en France. « Je sais que les étrangers devant être raccompagnés dans leur pays d'origine ont parfois des enfants scolarisés. Ma position est claire : s'il est normal que les enfants présents sur le territoire soient scolarisés, cela ne signifie pas que les parents doivent automatiquement bénéficier de papiers. Le droit à l'instruction d'un enfant peut aussi être satisfait dans son pays d'origine ; il n'a jamais entraîné le droit de séjour du parent. Prétendre le contraire reviendrait à créer une nouvelle filière d'immigration ».