La nature a tout donné au littoral de la wilaya : un paysage magnifique, un rivage long de 120 km et la zone montagneuse qui longe tout l'espace. Malheureusement, les riches potentialités que recèle la région sont restées inexploitées, aussi bien dans le domaine du tourisme que celui de la pêche. Les structures d'accueil dignes de ce nom sont quasiment inexistantes et seuls quelques établissements d'âge avancé et de surcroît mal adaptés aux exigences de l'heure font office « d'hôtels » au chef-lieu de la commune de Ténès. En dehors, pas la peine de s'y aventurer car il n'existe aucune structure d'hébergement, ni restaurants ou auberges de la jeunesse. Les rares projets touristiques lancés ces dernières années, le long de la côte, traînent en longueur pour plusieurs raisons, dont la principale a trait aux difficultés de financement. La pêche n'est pas en reste puisque la production halieutique n'atteint que 7 313 tonnes par an que se partagent le port de pêche de Ténès et l'abri de pêche de Beni Haoua. La troisième infrastructure de pêche, de loin la plus importante de la région, est située à El Marsa, mais elle accuse un retard considérable depuis le lancement des travaux en mai 2002. Elle n'est réalisée qu'à 70% malgré la réévaluation du montant du marché qui est passé de 200 milliards à 300 milliards de centimes. La cause des lenteurs réside, semble-t-il, dans l'incapacité de l'entreprise publique SOTRAMO à accélérer le rythme des travaux, en dépit des maintes mises en demeure des services de la wilaya et des travaux publics. Interrogé à et effet, lors de la récente visite du président de la République dans la région, le ministre des Travaux Publics, Amar Ghoul, nous a fait savoir que l'entreprise a été sommée une nouvelle fois de terminer les travaux restants dans les meilleurs délais, soulignant que pour des considérations sociales et de disponibilité financière, le marché ne peut être résilié avec la SOTRAMO. Il a néanmoins assuré que des dispositions ont été prises pour renforcer le chantier avec des sous-traitants qualifiés qui auront à réaliser une partie des projets en souffrance, tels les accès, les terre-pleins et la protection du talus. L'agriculture n'échappe pas à ce marasme dans la mesure où la principale ressource, le vignoble, a totalement disparu du paysage local. Il ne reste que des terrains nus qui rappellent le « bon vieux temps », mais aussi le dépérissement à grande échelle des surfaces de ce potentiel agricole. D'un côté, les atouts ne manquent pas et de l'autre, on assiste à une paupérisation accélérée de la population locale, faute justement d'activités économiques créatrices d'emplois. Le dos tourné à la mer, les gens rasent les murs et continuent à attendre une hypothétique prise en charge de leurs problèmes quotidiens, principalement l'aggravation du chômage. Il n' y a pas mille solutions à cela, seule une politique de développement réfléchie et reposant sur les potentialités locales est à même de créer les conditions favorables à une véritable relance économique dans la région.