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La dernière parade de Bouteflika
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2007


Le dernier attelage gouvernemental mis au point par le président Bouteflika, par son aspect absolument inédit, constitue un véritable ovni politique non identifié (OPNI). Pour le commun des Algériens, pour la presse et pour les hommes politiques. L'Algérie, ce grand pays, cet immense chantier comme on la désigne officiellement, s'en trouve ainsi réduite à être gérée par des intérimaires encadrés par un intérimaire en chef… Pour une argutie institutionnelle, il faut avouer que c'est là la totale ! Le président Bouteflika qui s'indigne en boucle des retards accusés dans la réalisation de ses chantiers décide, curieusement, de retarder encore davantage les délais d'exécution en mettant son gouvernement en veille… Il avait pourtant tout le temps et le loisir de lifter ou changer son cabinet si tel était son vœu, lui qui, à mainte reprises, avait humilié ses propres ministres en live en les accusant de lui mentir. Difficile donc d'expliquer la dernière trouvaille du Président par cette histoire de lenteur. D'autant plus difficile que les ministres rescapés et leur chef sont tout juste chargés d'expédier les affaires courantes. Un stand-by politique qui, pour être préjudiciable à la gestion du pays, n'en entame pas moins la crédibilité des institutions de la République. Cette manière de faire ne manquera pas en l'occurrence de rendre un peu plus sceptiques nos partenaires étrangers qui ont déjà bien du mal à suivre les méandres de la politique algérienne. Abdelaziz Bouteflika adore décidément prendre tout le monde à contre-pied. Il a ce trait de caractère de vouloir à chaque fois étonner par une façon bien particulière de gouverner. Quitte à ce qu'il sacrifie les usages connus en matière de gouvernance. Mais, surtout, quitte à ce qu'il torde le cou à la Constitution, aux règles institutionnelles, voire à la saine pratique politique. Iconoclaste, Bouteflika abhorre les barrières et se fait fort d'imposer sa singulière façon de concevoir le pouvoir et de faire sauter les verrous. En se jouant de cette façon d'un gouvernement dont il réduit les membres à de simples factotums de la République, le Président jette un terrible discrédit sur les partis politiques tout juste bons à lui servir d'escabeau quand il a besoin de leurs claques. Il serait donc superfétatoire de se perdre en conjectures à chercher les motivations « hautement » politiques de la décomposition gouvernementale qu'on vient de nous servir. Il ne faudrait pas être surpris de voir M. Bouteflika reconduire dans une semaine le même Belkhadem et peut-être même en compagnie de son ancienne équipe et au grand complet ! C'est le style de Bouteflika. Sa façon de communiquer sous forme de soliloque que personne ne comprend. Mais en y voyant de près, il y a comme un continuum dans la stratégie du Président depuis le choc du 17 mai. Après avoir envoyé la salve contre les partis politiques via son bras droit Zerhouni, leur imputant la responsabilité de la désaffection populaire, voilà qu'il actionne la télévision pour répercuter le feed-back du peuple lors de ses tournées à Blida et à Chlef. Des journalistes de l'unique passaient à la queue leu leu devant l'animatrice pour rendre compte de la popularité du Président qui serait intacte. Secteur par secteur, tout est disséqué pour présenter Bouteflika dans la posture du grand entrepreneur besogneux, en phase avec son peuple. Le message est limpide : le Président n'y est pour rien dans la débâcle du 17 mai ! La preuve ? Ces liesses populaires faites de youyous et de karkabou l'accompagnant à chaque sortie et sur lesquelles les caméras de l'ENTV zooment de manière ininterrompue. Qui est donc cet empêcheur de tourner en… rond ? Ce sont, bien sûr, le FLN, le RND et le MSP, entre autres. C'est comme cela que Bouteflika a désigné ces partis à la vindicte populaire avant de boucler la boucle par cette humiliante noria d'intérimaires. Et en 2009, il pourra toujours se servir de ces partis qui lui obéissent au doigt et à l'œil comme boucs émissaires pour justifier des ratages. C'est dire qu'il serait politiquement naïf de prêter à Bouteflika une intention d'innover en matière de gouvernance à travers cet assemblage hétéroclite de ministères qu'il nous propose. A moins de vouloir chloroformer un peuple qui, lui, est définitivement réveillé depuis le… 17 mai.

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