Le projet des 100 locaux devant être implantés à l'intérieur de la cité des 2004 Logts de Baraki a fait réagir vivement les riverains. Remontés contre ce projet, les protestataires, qui ont improvisé un rassemblement à l'intérieur de la cité, font remarquer que l'entrepreneur « s'en est pris de la plus mauvaise manière en faisant des fouilles, sans que l'espace situé en bordure de route soit délimité par une quelconque barrière de sécurité. Aucune plaque n'est d'ailleurs visible », soutiennent ces habitants, dont des représentants se sont réunis hier avec le wali délégué de la circonscription administrative de Baraki. Selon les habitants, les agents de Sonelgaz n'ont pas donné leur accord à l'entrepreneur qui n'était pas en possession des plans des réseaux souterrains. « Une conduite d'électricité a été touchée par l'engin, provoquant une coupure qui a duré plusieurs heures avant que les agents ne la rétablissent. La conduite de gaz n'est pas loin des fouilles », relèvent-ils. Pis, des câbles de haute tension traverse l'espace en question. Ce projet qui sera en R+2, s'il vient à être achevé, obstruera la vue aux habitants. « On n'est pas contre ce projet, mais les autorités doivent lui trouver un autre emplacement. Quatre marchés ont été réalisés à Bougraâ, Mahmoudi Merdja et à la cité des 700 Logts sans que les jeunes contraints de vendre sur les trottoirs en bénéficient. La collectivité et la daïra tergiversent », déclarent-ils. « Le maire, qui est venu le jour du lancement avec l'entrepreneur, a utilisé des mots durs envers les citoyens », attestent-ils. « Je ne rends des comptes qu'à ma tutelle. C'est à elle seule que je m'adresse », leur aurait lancé l'élu qui « s'est fait accompagner de policiers ». Il reste qu'une alternative est possible, selon les habitants. « Baraki regorge de terrains abandonnés, mais à chaque fois les autorités évoquent la rareté du foncier qui les aurait contraintes à implanter des projets d'utilité publique dans des quartiers, comme c'est le cas à Saïd Hamdine et ailleurs », assurent-ils. Pour les jeunes, d'autres travaux, plus urgents, doivent être engagés. « Depuis 1982, la cité n'a bénéficié d'aucun projet. Les jeunes qui prenaient possession du seul terrain qu'ils avaient sont lésés. La cité est laissée à l'abandon et les autorités n'ont pas voulu s'y intéresser », affirment-ils en disant que les années noires n'ont fait qu'aggraver la situation dans ce quartier situé dans une zone qui n'a pas été épargnée par les massacres collectifs. A l'APC de Baraki, c'est un autre son de cloche. M. Haddad, président d'APC, assure que les autorités de wilaya n'abandonneront pas ce projet initié par le président de la République. « Le programme doit être concrétisé en urgence, comme l'a souhaité le wali lors de sa réunion le 9 mars 2006. Les locaux ont été répartis sur trois sites. L'intitulé du projet restera le même et les seuls qui en bénéficieront seront les chômeurs de ces quartiers », indique M. Haddad tout en n'omettant pas de jeter la responsabilité sur les services de la wilaya déléguée. « La reprise en main » de la cité des 2004 Logts est en cours, assure l'élu. « En plus de 1,6 milliard de centimes qui sera consacré à ce seul projet, 17 milliards seront versés dans l'aménagement de la cité. Des terrains matéco et des aires de jeux verront le jour. La wilaya à travers la DARC s'est mise de la partie, sauf que des problèmes sont apparus quant au paiement des entreprises », conclut-il.