Les salariés et les retraités en particulier, ne semblent pas être au bout de leur peine. Et le prétexte du manque de liquidités dans les différentes postes de Tlemcen, avancé par des responsables, a l'air de perdurer. Des chaînes humaines interminables se dessinent tôt le matin, sous un soleil de plomb, et selon les variations du climat, parfois dans le froid. Les plus chanceux arrivent devant les guichets après plusieurs heures d'attente pour récupérer une pension ou une partie de leur salaire. Les autres, pour ne pas perdre leur place dans les rangs désordonnés, ne bougent pas, même pour aller manger. Et ce n'est pas toujours évident. « C'est le troisième jour que je viens faire la queue pour retirer mes 2 000 malheureux dinars, mais je n'ai pas encore atteint le guichet. C'est à savoir si j'y arriverai un jour ? », s'insurge un quinquagénaire anvant d'ajouter : « Qu'on nous explique, est-ce réellement un problème de manque d'argent ? Si c'est le cas, où est-il, alors ? N'a-t-on pas honte de voir ce décor lugubre ? Une centaine de personnes âgées sur l'un des plus grands boulevards de Tlemcen ? C'est honteux ! » Dans ce genre de situation, les nerfs sont souvent à fleur de peau, surtout que le passe-droit et le clientélisme sont souvent maîtres des lieux. En attendant que les responsables daignent régler ce problème, Tlemcen continue de s'enlaidir, avec ces chaînes et… sa nouvelle peinture ocre. Mais là, c'est une autre histoire…