Nous sommes venus en Algérie avec pour objectif d'encourager les investisseurs italiens à venir dans ce pays et faire en sorte de réduire le déficit de la balance commerciale, actuellement en défaveur de l'Italie. » C'est ce qu'a indiqué, hier à Alger, Emma Bonino, la ministre italienne du Commerce international, lors d'un point de presse animé conjointement avec Mourad Medelci, en marge de la tenue du forum économique algéro-italien. La ministre a précisé à ce propos qu'en 2006, les relations commerciales entre les deux pays avaient clôturé à près de 9,6 milliards d'euros. Des échanges caractérisés par une balance favorable à l'Algérie qui a vendu pour 8 milliards d'euros. Dans l'autre sens du mouvement commercial, les Italiens n'en ont enregistré que 1,6 milliard d'euros d'exportations. Pour ce qui est de la présence des entreprises italiennes en Algérie, Mme Bonino fera savoir que 125 sociétés activent dans notre pays et que la valeur des investissements directs hors hydrocarbures s'élève à 50 millions d'euros, plaçant ainsi l'Italie à la sixième position. Aussi, 12 projets d'investissement dans le cadre de la privatisation des entreprises publiques ont-ils été lancés par des sociétés italiennes, dont 4 ont déjà été réalisés pour un montant de 120 millions d'euros, a souligné encore la ministre. 8 autres projets d'investissement sont en cours de négociation dont 6 dans le secteur des constructions, des travaux publics et des transports pour un montant de 7 millions d'euros. La ministre, qui a tenu à rappeler que la structure du tissu industriel en Italie est constituée de 90% de PME, ne manquera pas de souligner que toute une panoplie de mesures et d'instruments (fonds de garantie, financements et crédits...) a été développée au profit des PME italiennes pour les inciter à investir les marchés extérieurs, dont celui de l'Algérie. Pour sa part, le ministre du Commerce par intérim, Mourad Medelci, a appelé à encourager les hommes d'affaires italiens à créer, en Algérie, des sociétés d'investissements et des sociétés de capital risque, tout en contribuant à améliorer le système d'information existant entre les deux pays, notamment dans le domaine financier et bancaire. Il convient de rappeler à ce propos que la croissance du volume d'affaires des Italiens en Algérie fait sentir de nouveaux besoins, dont ceux en rapport avec le domaine des finances. Il y a quelques jours, l'ambassadeur d'Italie à Alger, Giovan Battista Verderame, avait indiqué qu'en attendant l'installation d'une banque italienne, la française BNP Paribas ouvrira ses locaux pour accueillir des guichets de Banca nationale di Livourna dans le cadre d'un partenariat. Il a annoncé en outre que des banques italiennes, dont Unicredit, sont en train d'étudier les conditions du secteur bancaire algérien. Plus de 1000 rencontres d'affaires La délégation d'hommes d'affaires italiens, présente au forum avec plus de 300 entrepreneurs, devra entamer une série de rencontres avec des responsables d'institutions algériennes, mais aussi des représentants d'entreprises publiques et privées dans la perspective d'éventuels accords de partenariat. Cette rencontre de trois jours est organisée à l'initiative de l'Institut italien pour le commerce extérieur (ICE), l'association patronale Confindustria, l'Association des banques italiennes (ABI) et l'Union des industriels et entreprises de Rome. Deux accords ont été signés à cette occasion, le premier entre l'entreprise Italfer et l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements (ANESRIF), le deuxième entre l'Union des industriels et entreprises de Rome et l'Agence nationale de développement des investissement (ANDI). L'accord signé avec Italfer porte sur l'assistance technique aux études de nouvelles lignes, au suivi des appels d'offres et la gestion des projets pour l'achèvement du plan d'investissement en infrastructures ferroviaires en Algérie. Le deuxième contrat signé avec l'ANDI porte, quant à lui, sur une série d'actions de sensibilisation et d'information à l'adresse des entreprises italiennes désireuses d'investir dans le marché algérien. Selon le responsable de l'Agence, M. Baghdadeli, plusieurs hommes d'affaires italiens ont déjà exprimé leur souhait d'établir des relations d'affaires avec l'Algérie, particulièrement dans les secteurs de l'agroalimentaire, la mécanique, la pétrochimie et le tourisme. Notons enfin qu'en marge du forum, un séminaire aura lieu aujourd'hui sur « les opportunités d'investissement en Algérie et les privatisations en cours ».