Les autorités italiennes sont préoccupées par le déséquilibre structurel de la balance commerciale largement en faveur actuellement de l'Algérie. En effet, les importations italiennes de l'Algérie, essentiellement du gaz, sont estimées à plus 8 milliards d'euros alors les exporttions italiennes vers l'Algérie sont de l'ordre de 1,65 milliards d'euros. Du coup, la ministre italienne du Commerce international, Mme Emma Bonino, plaide, pour la réduction de cet important déficit, auprès des autorité algériennes. L'Italie est le deuxième client de l'Algérie, mais aussi son deuxième fournisseur. La forte demande du marché algérien en biens d'équipements industriels et la présence importante d'entreprises italiennes de production de ce type d'équipements à la FIA démontrent une bonne perception de l'Italie des nécessités et des besoins du marché algérien, et s'inscrit dans la politique d'encouragement de l'investissement. Il faut rappeler que la PME algérienne comme annoncé par le ministère algérien de la PME/PMI est équipée à 60% par des équipements italiens. En tout état de cause, Mme Emma Bonino, lors d'une conférence de presse organisée hier en marge du forum économique, à l'hôtel Hilton, affirme que “l'Italie et l'Algérie ont pris l'engagement de faire progresser davantage leurs relations économiques”. La délégation italienne, forte de 300 entrepreneurs, “est la preuve”, souligne la ministre italienne du Commerce international, que “les entreprises italiennes parient sur l'Algérie. Un pari que le gouvernement italien partage et accompagne”. Si l'Italie plaide pour une ouverture plus importante du marché algérien aux produits italiens, l'Algérie souhaite un peu plus d'engagement des entreprises italiennes en Algérie. 125 sociétés italiennes seulement sont présentes physiquement sur le marché algérien, 50 millions d'investissements directs. Incontestablement, ce n'est pas à la hauteur “des relations politiques et économiques” jugées excellentes par les officiels des deux pays. Cependant, il y a deux années, “elles n'étaient que 80”, souligne Umberto Vattani, président de l'Institut italien pour le commerce extérieur. “Et le mouvement va crescendo”, estime-t-il, en faisant référence aux 12 projets d'investissement, dans le cadre des opérations de privatisation, actuellement en négociations. L'absence d'un établissement bancaire italien sur le marché algérien, relevé par le délégué chargé de la Réforme financière M. Djoudi, explique peut-être, pas seulement, la présence timide des entreprises italiennes. L'implantation d'une banque italienne en Algérie serait de nature à accompagner le courant d'affaires entre les deux pays. Les banques italiennes ont pris beaucoup de retard pour s'installer en Algérie, comparativement à d'autres banques étrangères. M. Mourad Medelci a appelé les opérateurs économiques italiens à venir créer en Algérie des entreprises d'investissement et de capital risque, et les a assurés de la disposition des banques algériennes à les accompagner dans cette démarche. “L'Algérie est prête à tendre la main aux Italiens pour les accompagner dans la création d'entreprises d'investissement et de capital risque en vue d'aider nos PME à trouver leur place dans l'économie nationale”, affirme le ministre en précisant que le partenariat est d'abord l'affaire des entreprises. M. Mourad Medelci demande aux opérateurs économiques italiens de créer en Algérie des entreprises d'investissement et de capital risque, en les assurant de l'accompagnement dans cette démarche des banques algériennes. Pour autant, précise-t-il, “le partenariat est d'abord une affaire d'entreprises”. La ministre italienne du Commerce international invite les entreprises de son pays à s'impliquer davantage dans le processus de privatisation des entreprises publiques algériennes. “Cependant, la réalité algérienne demeure méconnue des petites et moyennes entreprises italiennes”, regrette Mme Emma Bonino. L'accord signé, hier entre l'Agence nationale pour le développement des investissements (Andi) et l'Union des industriels et entreprises de Rome répond à cette finalité. Il porte sur l'encouragement et le suivi des investissements entre les deux pays par la mise en place d'un plan d'action axé sur l'échange de missions et de délégations économiques d'opérateurs, et le développement d'opérations d'information et de sensibilisation des PME italiennes sur le climat d'affaires en Algérie. Un autre accord d'assistance de maîtrise d'ouvrage des projets d'investissement ferroviaire a été paraphé par l'Agence nationale d'étude, de suivi, de recherche et d'investissement ferroviaires (Anesrif) avec Italferr, société d'ingénierie spécialisée, filiale de la société de chemin de fer italienne Ferrovie dello stato. Meziane Rabhi