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Le tabou des indus occupants
Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2004

Il a fallu multiplier les acrobaties pour résorber en grande partie le déficit de plus de 3000 lits qui menaçait la rentrée universitaire.
La pression persiste, cependant, devant la porte du délégué régional de l'ONOU ainsi que chez l'ensemble des directeurs de résidence et ce malgré l'optimisation de la capacité d'accueil de la nouvelle cité de Ali Mendjeli et la transformation de 140 logements sociaux au profit des œuvres universitaires. Le problème des indus occupants qui provoque la déclaration de guerre faite récemment par le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, se pose avec acuité à Constantine même s'il n'existe pas de familles squatteuses. L'ampleur du phénomène, maintes fois exposé par les comités de cité, demeure non quantifiable du fait du scrupule affiché par les responsables qui limitent le squat aux seuls travailleurs du secteur. L'importance du nombre des clandestins, notamment chez les filles, est un secret de Polichinelle et cache une pratique tacitement admise pour des raisons pourtant non autorisées. A Nahas Nabil comme à la cité Khadidja, les deux plus grandes résidences pour filles, ce sont des dizaines, voire des centaines de cas qui dérogent à la règle et s'imposent au nez des directeurs par des puissances supérieures qui abusent de leur pouvoir pour agir dans l'ombre. Il y a trois années, la direction de Nahas Nabil a dû renoncer à sa décision d'expulser plus de 60 clandestines, suite à des injonctions non révélées officiellement. Un petit scandale rapidement étouffé sachant qu'une énorme pression avait caractérisé cette rentrée et beaucoup de nouvelles étudiantes avaient souffert avant de trouver un lit. L'assainissement préconisé par la tutelle concerne en ce début d'année les travailleurs du secteur qui doivent libérer leur chambre en attendant la solution qui correspond le mieux à leur situation. Pour le reste, la tolérance semble de mise chez les responsables des œuvres universitaires et on trouvera toujours le côté social pour justifier des pratiques qui ne servent en rien les intérêts de l'université et défendent des arguments qui peuvent à peine figurer dans l'échelle des priorités compte tenu du déséquilibre entre l'offre et la demande en matière d'hébergement.

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