Des policiers filtreront les intrus qui s'aventurent à accéder aux résidences universitaires. En l'espace de 5 ans seulement, pas moins de 8 directeurs généraux se sont succédé à la tête de l'Office national des œuvres universitaires. Cette valse de nominations à la direction de cet organisme renseigne bien sur les divers problèmes qui secouent les campus universitaires. Le huitième DG de l'Onou, M. Hadji en l'occurrence, en poste depuis janvier dernier, semble déterminé à s'attaquer au fléau de la violence dans les cités universitaires. L'actuel responsable de l'Onou a annoncé, hier, au cours d'une conférence de presse, une série de mesures susceptibles de contribuer à l'éradication de ce phénomène dans les résidences universitaires. En effet, le conférencier a affirmé que l'Office élabore, en collaboration avec les services du ministère de l'Intérieur, un projet de loi portant sur la sécurité dans les cités universitaires. Il s'agit du renforcement du dispositif de contrôle et de surveillance à l'entrée des cités. Il n'a pas exclu de poster devant l'entrée de chaque résidence des brigades de sécurité et ce, en collaboration avec les services de sécurité. Ces brigades seront, dit-il, installées notamment au niveau des cités de jeunes filles. Des policiers filtreront, a-t-il laissé entendre, les intrus qui s'aventurent à accéder à l'intérieur des résidences des étudiantes. Il était temps de mettre en place un tel dispositif, puisque la presse a maintes fois fait échos de cas de dépassement dans lesdites cités. Pis, cette année a été marquée par des cas de violence. L'exemple le plus édifiant a été le crime commis à l'encontre d'un étudiant dans la résidence universitaire à Tlemcen. M. Hadji a soutenu que ses services préparent une opération de confection de badges “inviolables”. Une liste de bénéficiaires de chambre sera dressée par l'Onou, en collaboration avec les services de pédagogie des universités. C'est ce qui implique que l'entrée aux résidences est désormais interdite aux autres étudiants qui ne disposent pas du fameux badge “inviolable”. Au chapitre des activités des organisations estudiantines à l'intérieur des campus universitaires, le DG de l'Onou a avoué que le règlement intérieur régissant ces associations est dépassé et ne répond pas aux normes actuelles. Il a déclaré à cet effet qu'une commission planche à présent sur l'élaboration d'un nouveau texte pour mieux contrôler l'UGEL et les autres associations. Les associations estudiantines, aussi bien locales que nationales, seront désormais soumises à signer une convention avec l'Onou, avant de bénéficier de l'argent de l'Etat. C'est-à-dire que les organisations seront tenues de présenter annuellement, outre le bilan financier, le bilan moral des activités organiques. Aussi, toute activité organique à l'intérieur des campus est préalablement soumise à une autorisation. Finis donc les rassemblements et les meetings politiques dans les cités universitaires. Le conférencier a indiqué en outre qu'il entend redynamiser le volet de l'inter-cité, en relançant les activités culturelles et sportives à l'intérieur des résidences. M. Hadji promet en fait une grande “lessive” dans les cités universitaires en terme de gestion et d'organisation. R. H. RENTREE UNIVERSITAIRE 2003-2004 L'hébergement par les chiffres On compte actuellement quelque 165 cités universitaires sur le territoire national. Pour la rentrée prochaine, M. Hadji, DG de l'Onou, a annoncé, hier, que 20 nouvelles résidences seront réceptionnées en septembre ou en octobre 2003. La capacité d'accueil qui est à présent de 302 525 lits atteindra 340 000 lits. La moyenne de nombre d'étudiants par chambre oscillera entre 6 et 7. Les filles résidentes dans les cités universitaires constituent 53% du nombre d'étudiants inscrits. Et les garçons sont estimés à 51%. Selon le bilan prévisionnel, le responsable de l'Onou projette, si l'on tient compte de l'hypothèse avancée par l'Office, d'héberger 70 000 nouveaux étudiants sur les 162 000 bacheliers qui seront reçus en juin 2003. A noter au passage que quelque 544 906 élèves postuleront, cette année, aux épreuves du bac. Selon le même bilan prévisionnel, l'Onou prévoit de récupérer 40 000 lits des étudiants sortants. Et de reconnaître que les étudiants à Alger se heurtent à un déficit en matière d'hébergement. Seuls 36% des étudiants inscrits dans la capitale sont hébergés. Sur un autre plan, M. Hadji a affirmé que ses services ont lancé un plan d'urgence pour la réhabilitation des cités et ce, avant le 31 juillet prochain. Pour ce faire, le département ministériel de M. Harraoubia a dégagé une enveloppe financière de 50 milliards de centimes. Quant à la gestion des 165 cités, l'on a débloqué 100 milliards de dinars. Et 50 milliards de centimes pour l'entretien courant des résidences. En dépit de ces sommes colossales dégagées par les pouvoirs publics, les étudiants se plaignent, tout de même, des lacunes flagrantes en matière de restauration, de transport ou encore d'hébergement. R. H.