Victime expiatoire de plusieurs années de replâtrage et de palliatifs, l'usine de papier de Souk Ahras, Papierosa, vit depuis bientôt une année une situation confuse. Déclaré d'abord déficitaire bien avant l'annonce de sa fermeture et l'arrêt de production, cet ex-fleuron de l'industrie locale a fait l'objet ensuite d'une décision de liquidation émanant de la tutelle (GIPEC), approuvée conjointement par l'administration et le partenaire social représenté par l'UGTA. Se référant surtout aux textes relatifs à la gestion du volet social dans le cas de la compression des effectifs des entreprises déficitaires, les représentants des travailleurs qui ont pris attache avec El Watan, dénoncent les tergiversations et se disent décidés cette fois-ci à ne plus aller avec le dos de la cuillère pour faire valoir leurs droits au départ volontaire ou à la retraite anticipée ; mesures légales, faut-il le rappeler, prévues par la loi. Inlassables, quelques-uns des travailleurs compressés nous ont déclaré : « Nous continuerons à revendiquer nos droits, quitte à entreprendre une action en justice ». De son côté, le directeur de l'inspection du travail a déclaré « légitimes » les griefs des employés compressés de Papierosa. « Le décret exécutif 94-11 ne laisse aucune équivoque quant à la protection des travailleurs des entreprises publiques déclarées déficitaires », a-t-il affirmé. Nous avons vainement tenté de prendre attache avec les responsables du complexe. Nous venons d'apprendre à l'heure où nous rédigeons ce papier, que des contrats de travail temporaires ont été adressés à quelques employés pour assurer la sécurité de l'entreprise avant sa liquidation officielle. Les responsables de GIPEC sont-ils en mal de fonds ou de décision ?