Les 202 travailleurs, que compte l'entreprise publique Gipec spécialisée dans la production du papier, n'ont toujours pas perçu leurs salaires, et ce, depuis bientôt trois mois. L'usine dite en instance de liquidation à cause de son déséquilibre financier dû aux dettes et à la concurrence a officiellement arrêté sa production suite à une décision émanant des responsables centraux datant du début de l'année en cours. Pour rappel, les formules départ volontaire et retraite proportionnelle préconisées comme solution pour les travailleurs compressés n'ont toujours pas été concrétisées et ces derniers parlent déjà d'arnaque et de mesure antisociale. L'inspecteur du travail qui suit depuis des mois « l'affaire Gipec » estime que l'euphémisme « arrêt de production est synonyme pour nous de liquidation de l'entreprise et par voie de conséquence une compression des effectifs. Il est ainsi utile de rappeler que les textes de la législation du travail régissant pareilles situations sont favorables à la protection de l'employé notamment dans le cas des entreprises déficitaires ». Faisant autrefois la fierté de l'industrie locale avec une moyenne de 500 travailleurs, l'usine Gipec (ex-Sonic) subit aujourd'hui avec ses 202 familles les conséquences de ces longues années de « replâtrage et de mauvaise gestion mais aussi de l'acquiescement sur fond de dividendes de la part de plusieurs parties », d'après les travailleurs qui estiment que « d'autre formules, à savoir le partenariat ou l'actionnariat auraient pu éviter à l'entreprise cette solution extrême ». Refusant d'admettre une quelconque implication positive de la part du partenaire social, les employés, que nous avons eu l'occasion de questionner, comptent beaucoup plus sur une décision administrative pouvant, à défaut de revoir la décision d'arrêt de production, appliquer avec célérité les textes en vigueur. Figurant en filigrane, plusieurs non-dits dans ce que l'on qualifie déjà de « l'affaire Gipec » où l'on est loin d'une simple liquidation d'une entreprise déficitaire, affaire à suivre côté partenaire social.