L'hommage à Perpignan « aux criminels de l'OAS est inadmissible et dangereux », ont souligné, hier à Paris, des représentants d'ONG françaises qui luttent contre « l'idéologie des revanchards ». Un groupe de nostalgiques de la période coloniale envisage de rendre hommage à des membres de l'organisation terroriste OAS de triste mémoire, lors d'un rassemblement prévu aujourd'hui à Perpignan, dans le sud de la France. Un collectif d'associations, dont la Ligue française des droits de l'homme (LDH) et le Mouvement pour l'amitié entre les peuples et contre le racisme (MRAP), a appelé à une contre-manifestation le même jour à Perpignan « pour refuser qu'une telle cérémonie puisse se dérouler dans un espace public » où une stèle à la gloire des criminels est érigée. « Parce que ce monument peut apparaître comme une apologie de ces crimes, contraire à l'esprit de paix, de fraternité et de réconciliation nécessaire pour que vivent ensemble les personnes issues de familles qui ont subi le drame algérien », la LDH a adressé aux autorités locales et régionales une lettre de contestation. « Ce genre de manifestations à la gloire d'individus qui ont commis des crimes contre l'humanité en Algérie et en France est inadmissible et dangereux non seulement pour le devoir de mémoire mais aussi pour les valeurs de la République », a déclaré, à l'APS, l'historien Gilles Manceron, vice-président de la LDH. Il a dénoncé le maire de Perpignan qui « n'a pas pris ses distances » par rapport à ce rassemblement « que nous contestons pour son caractère colonial et arrogant ». L'historien s'est indigné « de l'impunité » dont bénéficient les tenants de cette « idéologie d'un autre temps », mais qui revient régulièrement sur la scène publique pour « alimenter leur lobbying politique » à des fins électorales ou pour des privilèges personnels. Parmi ces privilèges, le mouvement associatif a dénoncé l'article 13 de la loi jugée « inique et scélérate » du 23 février 2005 dont l'article 4 faisait l'apologie du colonialisme. L'article 13 a prévu l'indemnisation des criminels de l'OAS qui étaient en exil (entre 1962 et la loi française d'amnistie du 31 juillet 1968).