Un rassemblement a lieu à Perpignan pour dénoncer le monument érigé par les anciens de l'OAS. Mercredi. La Ligue française des droits de l'homme (LDH) a appelé à une manifestation. Le but est de rendre hommage à toutes les victimes du passé colonial de la France en Algérie. Durant 130 années de colonisation, les Français, malgré leur puissance, ont dû faire face à une résistance rare de la part des Algériens. Une résistance qui leur a causé des milliers de pertes humaines. «Non à l'hommage à Perpignan aux assassins membres de l'OAS», souligne cette ligue. Perpignan sera, le 7 juin prochain, une enceinte de protestation contre un autre rassemblement érigé à la gloire d'anciens activistes de l'OAS. Si la LDH a appelé à cette manifestation, c'est pour dire que ce monument fait l'apologie de crimes coloniaux contraires à l'esprit de paix, de fraternité et de réconciliation nécessaire pour que vivent ensemble les personnes issues de familles ayant subi le drame algérien. Un drame ou une leçon? Dépourvus des moindres moyens pour se défendre, les Algériens, par leur courage et pour l'amour de la nation, ont damé le pion à la France considérée comme une puissance militaire mondiale. Un appel unanime. La Ligue française appelle «tous les démocrates soucieux de dépasser les drames d'hier à préparer l'avenir» pour un rassemblement, le jeudi 7 juin, à l'entrée du cimetière du Haut-Vernet à Perpignan. L'appel est celui du coeur. En souvenir de ceux ayant aimé la France. Ceux ayant voulu faire de leur pays une superpuissance, sur tous les plans. Malheureusement, des «fils des pauvres» leur ont rendu la mission délicate, si ce n'est impossible. Les chiffres en parlent. La France a subi un échec cuisant. Un revers auquel aucun Français d'obédience colonialiste ne s'attendait. Les relations algéro-françaises sont, actuellement, tendues. L'affaire de l'article 4, aujourd'hui abrogé, de la loi du 25 février qui faisait l'apologie du colonialisme en est l'une des causes. D'autres sujets, tel l'article qui prévoit une indemnisation des criminels de l'OAS, ou encore celui de l'article 3 prévoyant la création d'une fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie. Quel contrôle des archives? Quelle place pour les associations cultivant la mémoire de l'OAS et la nostalgie de l'Algérie française? s'interrogeait l'historien Claude Liauzu avant de rendre l'âme tout récemment.