Dédié à sa regrettée fille Fella – décédée tragiquement à la fleur de l'âge il y a trois ans – l'ouvrage Algérie Lumière se décline sous la forme d'un voyage initiatique à travers les dédales de La Casbah d'Alger avec des haltes méritées dans certaines villes de l'Algérie profonde. Avec son tracé personnalisé, il immortalise certaines séquences des us et coutumes de notre terroir ancestral. Les œuvres datant entre 1974 et 2007 est un hymne à un passé lointain où il était bon de vivre. Surfant en toute liberté entre la peinture à l'huile et l'aquarelle, ce passionné de Mohamed Racim livre des œuvres regorgeant de couleurs et de lumières se confondant parfois avec les multiples ombres. A la question de savoir pourquoi cette redondance de La Casbah d'Alger dans ses travaux, Rédha Chikh Bled indique que cette Médina a une caractéristique architecturale et géographique unique, « et c'est pour cette raison que je lui donne tout cet intérêt ; et à travers mes expositions, j'ai essayé de la présenter et de l'apprécier, car pour moi, elle n'est pas seulement une ville mais une mère... qui m'a nourri depuis ma tendre enfance ». La femme dans toute sa grâce et sa beauté occupe également une place de choix. En témoignent ces créatures souriantes élancées, vêtues de l'habit traditionnel déambulant ou esquissant des pas de danse mesurés. Dans le tableau Leryam (le jour du vendredi sont sorties les gazelles), puisé de la célèbre chanson du regretté El Hadj M'hamed El Anka, le peintre a adapté les paroles en images picturales, ajoutées à cela une traduction personnelle en langue française de la mythique chanson. A la fois artiste peintre, sculpteur, concepteur maquettiste en sites et monuments historiques, Rédha Chikh Bled a conçu et réalisé plusieurs œuvres dont l'imposante statue de Raïs Hamidou érigée au parc public à Bab El Oued ou encore la fresque murale réalisée en 1987, placée dans le hall de l'Université supérieure des beaux-arts de Guadalajara au Mexique. Il est également l'auteur, entre autres, des maquettes du vieil Alger et du parc zoologique de Ben Aknoun. Si Rédha Chikh Bled excelle avec assurance et dextérité dans les différentes disciplines de l'art pictural, il n'en demeure pas moins qu'il s'adonne également aux lectures de poèmes accompagnant ses œuvres. Mieux encore, il est le premier Algérien dont le nom a été référencé dans le Larousse (Connotation). Il est à noter, par ailleurs, que ce beau livre est disponible depuis une semaine sur les étals des bons libraires, sous la forme d'un coffret à 2088 DA et sous la forme de jaquette à 2500 DA.