L'enquête ouverte en 2006 par la Gendarmerie nationale pour mauvaise gestion, falsification de documents et faux et usage de faux dans la commune des Eucalyptus, banlieue est d'Alger, commence à donner des résultats. Le juge d'instruction de la 3e chambre administrative près le tribunal de Bab El Oued a décidé de mettre sous mandat de dépôt au moins quatre responsables et anciens responsables de ladite localité. En effet, deux anciens DEC (directeur exécutif communal), un ancien P/APC et un citoyen sont, depuis le 29 mai dernier, sous mandat de dépôt. D'autres élus (plus de trois), indique une source judiciaire, sont placés sous contrôle judiciaire. La même source indique que ces responsables sont accusés de « falsification de documents, faux et usage de faux, mauvaise gestion, dilapidation de deniers publics et réalisation de projets fictifs ». Cette affaire remonte à 2004 lorsque. Le conseil communal a constaté un découvert financier dans le budget de la commune de près de 1,8 milliard de centimes. Cette somme, ajoute notre interlocuteur, « a été retirée par un citoyen qui aurait poursuivi en justice l'APC et a eu gain de cause ». « Cette personne a porté plainte contre l'APC pour démolition de sa maison construite illicitement. Il se trouve que l'APC n'a pas fait appel. C'est du laisser-aller », explique-t-on. Toutefois, le problème semble être plus compliqué. Il s'agit, enchaîne notre source, d'une affaire qui remonte à 1989, quand le conseil communal de l'époque aurait signé une délibération (n°118) portant sur la cession de terrains à des résidents de la commune. « Cette délibération a été falsifiée. Les enquêteurs ont retrouvé au moins quatre exemplaires du même document où le nombre de bénéficiaires diffère : dans le premier il y en a 13, dans le deuxième on trouve 15 et dans le troisième, il y a uniquement une personne », souligne encore notre source. Où est donc la vraie délibération ? « Les trois premières copies sont fausses. La vraie délibération a été transcrite à la main et le nombre de bénéficiaires ne dépasse pas 12 et sur laquelle ne figure pas le nom de la personne ayant intenté une action en justice contre l'APC. L'acte de propriété dont disposait cette personne était un faux », révèle notre source.