Jamais Annaba n'a fait claquer l'ouverture de la saison estivale comme elle l'a fait ce dernier week-end. Perché au plus haut niveau du littoral, le Cap de Garde a sublimé merveilleusement les hauteurs de Seraïdi. Oued Bakrat, un peu plus loin, paraissait revivre la légende du château du bey construit en ce lieu il y a des siècles. Une légende où l'on voit le bey de l'époque en sa résidence de « Djenane El Bey » remettre à Bent Essoltane sa dot. Battu des vents et des flots, témoin de toutes les audaces, de toutes les étreintes et de toutes les craintes, le Cap de Garde, ces jeudi et vendredi, a fait planer son ombre douce. Elle s'était fixée sur des promesses et engagements de couples et de candidats au baccalauréat qui s'y étaient rendus. Il n'est pas un visiteur ou pèlerin qui n'ait gravi les hauteurs escarpées de Aïn Achir. Beaucoup se sont succédé dans les grottes de la « waâda » pour prier dans la ferveur Dieu et ses saints une réussite ou la concrétisation par le mariage d'un amour passionné. La veille déjà, le ton était donné. Au palais de la culture et des arts Mohamed Boudiaf, l'on a célébré la Journée nationale de l'artiste. De grands noms algériens de la musique, chanson, du cinéma, des arts plastiques, y étaient. Nawal Zaatar, Mohamed Adjimi, Mohamed Hazourli, Madani Meslem et beaucoup d'autres artistes et musiciens y étaient. Il y avait aussi les jeunes de l'Institut régional de formation musicale, les élèves de l'école communale de musique et de danse, Saïd Hilmi, Abdesetar… Du monde, il y en avait tellement ce week-end qu'Annaba, ses places publiques, son Cours, ses artères et ses boulevards, paraissaient être étroits. Un monde où les belles du jour et de la nuit étaient en nombre. Particulièrement sur le « Boulevard » et les « quais » de Rizzi Amor, Fellah Rachid, Refes Zahouane, Aïn Achir. Sous le ciel bleu de ces plages, les mouettes orchestraient le décor d'une ville en beauté. Les hauteurs de Seraïdi offraient Annaba à l'éblouissement de ses visiteurs, de ses premiers estivants. En ce début de mois de juin, le Lever de l'Aurore, La Grenouillère, toute la ville donnait l'impression de vouloir faire monter jusqu'aux familles l'odeur de l'iode, de l'herbe et des embruns. Alors que du haut de son minaret à la vieille ville, tout en jouant son rôle de gardien de temple éternellement figé, la mosquée Abou Marouane lance à tous sa bénédiction et son appel à ne pas oublier ceux dans le besoin.