Sid Ali Azzoug nous a quittés ce jeudi à la suite d'une maladie qui ne lui a laissé aucun répit ces derniers quinze jours avant de l'emporter. C'est le journaliste émérite qui tire sa révérence malgré lui à toute la corporation après lui avoir donné le meilleur de lui-même, mais c'est aussi l'ami sincère qui nous dit adieu à un moment pourtant où on sentait chez lui un désir intense de vivre encore, du moins de connaître un destin moins tragique. Mais qui peut échapper à sa destinée ? En fait, Sid Ali aimait autant la vie que son métier. Personnage d'une simplicité exemplaire, il avait l'art de se rendre avenant, sociable, familier en toutes circonstances grâce à ses deux traits dominants que sont la perspicacité et l'intelligence. Dans le milieu de la presse, ce sont incontestablement son sens critique et ses analyses d'une justesse incroyable qui l'identifient devant ses pairs. Sid Ali est en effet connu pour être un professionnel pas facile à convaincre sans débat contradictoire. Pour n'importe quel sujet abordé, il a cette faculté d'opposer une argumentation implacable qui renforce sa crédibilité. Mais ce qui caractérise le plus sa personnalité, c'est son refus de céder à toute forme de compromission pour ne pas trahir les valeurs culturelles et morales auxquelles il croyait. Le défunt ne cessait de pourfendre la gabegie, la corruption, l'imcompétence, la bureaucratie, l'injustice, en somme le système rentier et maffieux que les Algériens honnêtes, disait-il, doivent combattre sans relâche. Sid Ali était un passionné de politique, de culture, de sport. Il a occupé, parallèlement à son statut de journaliste, des postes de haute responsabilité au sein des structures de l'Etat comme conseiller de ministre. Au MJS, il était apprécié pour la pertinence des idées qu'il avançait concernant par exemple le lourd dossier de la refondation du football. Enfant de Soustara, Sid Ali avait le châabi dans la peau bien qu'il fût un grand interprète de musique occidentale. Charmant garçon, courtois, serviable, de tempérament très calme, notre ami nous laisse un grand vide. Paix à son âme.