Cela fait une année déjà que notre ami Sid-Ali Azzoug nous a quittés. C'était le 28 octobre, en plein Ramadhan. On se rappelle les derniers instants de sa vie, fiévreux et angoissants, où il luttait désespérément contre la maladie, pour essayer de retarder l'échéance. Sa femme, ses enfants, ses proches, ses amis tentaient l'impossible pour lui venir en aide. Tous les gens qui l'aimaient et qui l'entouraient croyaient encore au miracle d'une hypothétique guérison. Le mal était trop profond hélas, et c'est sur un lit d'hôpital qu'il rendit son dernier soupir. A 52 ans, en pleine maturité, Sid-Ali est donc allé à la rencontre de son destin. Il nous reste de lui le souvenir d'un homme accompli intellectuellement, d'une honnêteté irréprochable, affable, généreux, d'une grande humilité, qui avait en plus un sens aigu de la responsabilité familiale. Il laisse une épouse éplorée qui a été une campagne idéale pour lui dans les moments les plus difficiles, et trois enfants, Rafik, Malik et Karima la cadette, laquelle, à force de persévérance et sous les conseils éclairés de son regretté père, est devenue aujourd'hui une grande joueuse de handball. Sid-Ali avait tout fait pour que Karima atteigne ce niveau de performance sportive. Elle était sa fierté. Au demeurant, le défunt avait constamment en tête le souci de voir ses enfants réussir. Il en parlait, avec une inquiétude difficilement contenue, à ses amis. Sa grande obsession était de partir sans pouvoir les soutenir jusqu'au bout, de ne pas pouvoir les assister dans un monde où, disait-il, l'égoïsme, l'individualisme, l'affairisme se sont substitués aux vraies valeurs humaines. Sid-Ali avait un esprit très critique sur le monde qui l'entourait, une vision très pointue sur une société gagnée, selon lui, par la cupidité et la forfaiture. Journaliste avisé qui a touché à tout (politique, social, sport, culture), il gardait constamment en tête le devoir de vérité. « Il faut toujours dire la vérité », soutenait-il pour être en phase avec sa conscience. Sid-Ali a été ce qu'on appelle un « nom » dans la presse nationale. Il a cependant fait le plus gros de sa carrière dans le journalisme sportif en faisant les beaux jours de l'hebdomadaire El Hadef dont il était le chef de bureau à Alger. Grâce à son expérience, il a aussi connu une promotion professionnelle comme cadre supérieur au ministère de la Jeunesse et des Sports. Deux ministres, Aïssaoui et Derouaz, avaient fait appel à ses compétences pour diriger le département de la communication qui relevait directement du cabinet. Sid-Ali avait beaucoup planché, à l'époque, sur la réforme du football qui, à son grand regret, n'avait pas connu de suite. Chargé également des relations avec les instances internationales du football, il avait réussi à gagner l'estime des hautes personnalités de la FIFA pour sa maîtrise des dossiers sensibles. Sid-Ali aimait, comme tout Algérien, le football comme il vouait une passion sans limites à la musique. Le club de préférence pour ce natif du quartier de Soustara était naturellement l'USMA, mais, disait-il, « je ne crois pas qu'il existe un supporter plus mordu que mon frère Mustapha ; il a l'USMA ”fe dem” ». Que dire de plus sur cet homme qui plaçait par-dessus tout l'amitié des hommes comme priorité pour vivre en bonne intelligence avec soi, sinon que les amis qui faisaient partie de son premier cercle (Kamel, Dahmane, Azziz, Hamid, Merzak) garderont de lui l'image d'un personnage attachant qu'ils n'oublieront jamais.