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« Je fais confiance à la justice française »
Cheb Mami. Star mondiale de musique raï
Publié dans El Watan le 10 - 06 - 2007

Nous avons rencontré l'auteur de Let me raï et Méli Méli, cheb Mami, à Oran où il s'est réfugié surtout à l'issue du mandat d'arrêt international lancé contre lui. L'enfant terrible de Saïda revient sur les faits dont il est accusé, à savoir la tentative d'avortement par force et séquestration d'une ancienne compagne. Il démonte ces accusations en déclarant qu'il a commis une faute en laissant son manager s'occuper de cette affaire alors qu'il était occupé par la préparation et la sortie de son nouvel album Layali. Mami indique qu'il fait confiance à la justice française.
Pourquoi avez-vous quitté la France alors que vous étiez sous contrôle judiciaire ?
Non, ce n'est pas dans l'intention de fuir que j'ai quitté la France. J'étais en liberté provisoire déjà. C'est vrai que j'ai ma mère âgée de 87 ans qui est souffrante et puis j'ai mes affaires ici (en Algérie). Aussi, je me suis dit, je me déplace et le jour du jugement, je reviendrai. Aucun problème. Depuis cette affaire, je ne me suis jamais exprimé devant les médias et pourtant les rumeurs enflent. Plusieurs choses ont été dites à mon sujet, toutes aussi contradictoires les unes que les autres. Des dizaines de versions ont été données à cette affaire, différentes les unes des autres et dont tout le monde parle alors que je ne m'étais encore jamais exprimé.
Mais vous n'êtes pas revenu en France...
Je ne suis pas revenu parce que le jugement n'a pas eu lieu. Je devais rester quelques jours en Algérie. Entretemps, j'ai été convoqué pour une audition. Donc, j'étais absent. Après trois mois et demi en détention, après l'enquête, l'on a trouvé que je n'y suis pour rien dans cette affaire. C'était juste une idée de mon manager Michel (Levy) et c'est lui qui a tout organisé. C'est l'instigateur de cette affaire. Lors des faits, si vous voulez, j'étais déprimé.
Au moment des faits, vous étiez en Algérie...
J'étais à Oran. J'étais très occupé par le nouvel album et déprimé. Donc, ma faute est d'avoir laissé faire et avoir fait confiance au manager.
Une tentative d'avortement et de séquestration...
Quand c'est arrivé, j'étais choqué. Aussi, j'ai réalisé l'ampleur de la faute qu'il m'a faite. Heureusement qu'il n'y a pas eu de conséquences dramatiques. Hamdoullah ! Dieu merci !
N'y a-t-il pas eu un « deal » au début ?
Pourquoi a-t-elle fait cela avec moi ? Vous m'excusez, un bébé cela se fait à deux. C'est une décision et un consentement mutuel. Au début, cette femme a quand même demandé de l'argent pour avorter. Donc elle a été dans une clinique en France, mais le prix ne lui convenait pas sous prétexte qu'elle n'a pas aimé ce centre médical. C'est une affaire d'argent tout simplement. Je lui ai remis dans un premier temps 10 000 euros, ensuite 5000 euros. Je voulais oublier cette histoire. Je ne cessais pas de me répéter : « Qu'est-ce que m'a fait ce Michel (Levy) ? » Une année après, cette femme s'est manifestée. Il fallait déposer plainte le lendemain, mais pas une année après. Le lendemain, elle est allée travailler, elle est retournée en France. Je lui envoyais de l'argent. Après, j'ai cessé de lui en donner. Aussi a-t-elle déposé plainte sous prétexte que je l'ai menacée.
L'enfant est né entre temps...
L'enfant avait déjà neuf mois.
Vous voulez dire que vous avez été piégé...
J'ai été vraiment piégé et trahi. Ce qui m'est arrivé ressemble exactement au même cas du frère de Hasni (le chanteur de raï assassiné en 1994). Elle a déjà une fille avec le frère de Hasni. Comme par hasard, cela se passe qu'avec les chanteurs. Donc c'était un acte prémédité.
Sans donner de leçons, vous auriez dû accepter que cette femme soit enceinte et payer l'allocation alimentaire...
Au début, c'est vrai, j'étais déprimé. Je suis comme tout le monde. Quand on lui impose quelque chose comme ça, c'est normal qu'il soit déprimé. Sauf qu'il y avait un manager ; me voyant déprimé, il me propose cette idée. Moi, j'ai accepté le fait qu'elle soit enceinte. Où est le problème ? Il (le manager) dit : « Tu sais, il y a d'autres solutions pour l'avortement. » Alors, je me suis dit : « Il est en train de délirer ! » Je n'ai jamais pensé à faire une chose pareille. C'est une affaire de droit commun, ou plus précisément correctionnelle. Cependant, en France, il y a des affaires beaucoup plus graves que celle-ci et qui n'ont pas de conséquence. Cela veut dire qu'on met les gens en liberté provisoire en attendant l'enquête. L'on pouvait me donner une chance. Parce que le fait de me mettre sous mandat de dépôt, l'on savait bien qu'on mettait fin à ma carrière artistique. Ils savaient bien qu'on allait me « tuer » artistiquement parlant. Alors qu'il y a d'autres Français chanteurs, comme Jean-Luc Lahaye ou l'homme de TV comme Jean-Luc Delarue, ayant commis des actes beaucoup plus graves qui ont été ménagés et mis en liberté provisoire. L'on a jugé que les mettre sous mandat de dépôt nuisait à leur carrière artistique et professionnelle. Donc, ils n'ont pas fait un jour de prison. Mais quand il s'agit de l'acteur Samy Naceri (d'origine algérienne), de cheb Mami ou encore d'un de mes amis, c'est une autre image caricaturale que l'on présente d'eux, et ce, pour ternir encore une fois leur image et leur dignité humaine. C'est une justice à deux vitesses. Moi, je ne suis pas un voyou. C'est vrai que j'ai commis une faute en laissant mon manager organiser tout cela.
Maintenant, c'est un mandat d'arrêt international qui a été lancé contre Mami...
Mais il n'y a pas de mandat d'arrêt international. Le 14 mai 2007, l'on a organisé cette audition. La juge traitant cette affaire ne peut pas prononcer un mandat d'arrêt international aussitôt. Ce n'est pas possible. C'est médiatique. Vous savez, Michel (Levy), à l'origine, est un attaché de presse. Il a des relais dans les médias et prévenu tous ses copains comme quoi j'étais sous mandat d'arrêt international. Cette « décision » émane juste des médias. La juge n'a pas prononcé un mandat d'arrêt international contre moi. Parce qu'il faut attendre au moins une semaine pour le faire. Le mandat d'arrêt international est destiné aux criminels, aux terroristes... C'est une affaire de droit commun.
Vous ne voulez plus revenir en France ?
Bien sûr ! Quand j'ai vu la réaction des médias dont on sent la volonté de vous détruire et vous nuire. Et de surcroît, l'on a voulu transformer cette histoire en affaire d'Etat.
Que comptez-vous faire ?
Je fais confiance à la justice française, elle a fait son travail, son enquête durant laquelle j'ai été incarcéré. Il est vrai que je ne m'y attendais pas, mais j'étais confiant. L'enquête a été très longue dans ma situation. Je n'ai jamais eu affaire à la justice, ni française ni d'aucun autre pays d'ailleurs. Les seules infractions que l'on a pu me reprocher peuvent être des PV ou des petites infractions routières (sourire). J'ai d'ailleurs été libéré sous caution à l'issue de cette enquête. Alors pourquoi en voudrais-je à la justice ? Il est vrai, cependant, que j'ai également mal vécu le fait d'avoir été mis en mandat arrêt alors que je présentais toutes les garanties de représentation nécessaires. Cette arrestation est survenue quelques heures avant la sortie d'un nouvel album. Ce que j'ai trouvé insupportable, c'est de ne pouvoir me rendre dans mon pays d'origine. Cette déchirure entre ma famille et moi était vraiment insupportable, insoutenable après ces trois mois et demi de détention dans ce monde qui n'est pas le mien. Et pourquoi parle-t-on systématiquement de notre gouvernement lorsque l'on évoque mon cas ? Par ailleurs, les confrontations se sont très bien passées. Au moment des faits, j'étais absent. La justice vous juge sur vos actes. Je suis déçu et surpris par le fait de cette volonté de me briser. Mais malheureusement, quand on est arabe, eh bien, on n'est pas traité de la même façon. On résume votre vie à une seule chose, une faute. J'ai toujours été clean et honnête. C'est une faute d'avoir laissé faire mon manager. Mais on m'a diabolisé. Vous m'excusez, c'est devenu une affaire d'Etat (rires). Des émissions sur TF1... Aujourd'hui, je suis révolté par cette avalanche de dires et de contre-dires à mon sujet. On a même été jusqu'à m'accuser d'antisémitisme et de dénigrer la justice française. Si j'étais antisémite, je n'aurais jamais chanté en duo avec Enrico Macias ou la chanteuse israélienne Noah ou encore des dizaines de personnes de toutes origines. Les gens qui me connaissent savent que j'ai toujours prêché l'amitié, l'amour et la paix entre tous les hommes. Moi, je respecte la personne non pas pour ses origines et ce qu'elle représente. En plus, j'ai fait des concerts contre l'intolérance et le racisme. Je ne suis pas antisémite ! C'est trop facile de dire cela !
Cette affaire a détruit votre carrière artistique, vous n'allez plus quitter le territoire algérien...
L'on a mis un trait à ma carrière artistique. L'on croit que la France est le monde, et le monde est la France. Non, le monde, ce n'est pas la France, et la France n'est le monde. L'Algérie est vaste pour exercer mon métier. Et le monde est large. Il y a l'Egypte...
Vous allez vous déplacer, vous n'avez pas peur ?
Bien sûr ! Cela, c'est les journaux (français) qui disent ça. Et Michel (Levy) qui aime bien le mot « international ». Ce n'est pas un mandat d'arrêt international. C'est un mandat d'arrêt. Point ! Parce que le 14 mai 2007, j'étais absent. Mais quand j'ai entendu que c'était un mandat d'arrêt, j'ai eu peur. Pourtant, j'allais retourner en France pour y être jugé. C'est pour cela que j'ai décidé de rester en Algérie. Tout ce battage médiatique, c'est de l'acharnement.
Sur votre nouvel album, vous avez fait des duos avec K-Maro, Diam's, Kadhem Essaher, Eleesa... Vous ont-ils soutenu ?
Oui, ils sont nombreux dont Kadhem Essaher et Eleesa. Ils me soutiennent. Il se trouve qu'ils sont arabes. Peut-être sont-ils passés par là. Ils savent que j'ai commis une faute d'avoir laissé faire mon manager, mais ils n'hésitent pas à m'appeler pour avoir de mes nouvelles.
Cette affaire a été un coup fatal pour la promotion de ce nouvel album et surtout votre carrière...
Vous savez, cet album est « cuit ». Le fait de me placer en mandat de dépôt, c'est fatal pour une carrière. L'album et 30 ans de carrière ont été détruits.
Avez-vous l'intention de vous produire en Algérie ?
Non, pour l'instant, je n'ai pas le moral pour chanter ou monter sur scène pour jouer de la musique.


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