Le Koweït vient d'emboîter le pas au Qatar, au Bahreïn et autres Emirats arabes unis en adoptant un nouveau week-end. Alors que chez nous, la réforme du congé hebdomadaire demeure encore et toujours un sujet tabou. La décision prise par le gouvernement koweïtien d'instaurer un nouveau week-end est officiellement entrée en vigueur, hier, vendredi. Les Koweïtiens ont, désormais, leur congé hebdomadaire le vendredi-samedi au lieu du jeudi-vendredi. Les islamistes et autres conservateurs ont beau essayer de bloquer l'application de cette réforme, mais la volonté des autorités de défendre les intérêts économiques du pays en travaillant au rythme des grands marchés internationaux a fini par triompher. Ceci doit donner à réfléchir à nos dirigeants qui hésitent encore et toujours à… parler du retour au week-end universel, alors que les pays arabo-musulmans l'ont adopté pour la plupart, avec quelques adaptations certes. Sommes-nous plus musulmans que les Koweïtiens, les Bahreïnis et autres Mauritaniens pour refuser de changer de week-end ? Sommes-nous plus forts économiquement que les Qataris et les Emiratis pour nous permettre le luxe de travailler trois jours par semaine uniquement ? La réforme du congé hebdomadaire fera-t-elle de nous des non-musulmans ? En dépit des appels maintes fois lancés par les opérateurs économiques nationaux pour se mettre au diapason de ce qui se fait un peu partout dans le monde, les autorités n'ont même pas jugé utile d'ouvrir le débat sur la question. Pire encore, aucune étude sérieuse n'a été menée pour connaître avec exactitude ce que subit notre économie comme pertes du fait du maintien du jeudi-vendredi comme repos hebdomadaire. C'est dire que le retour au week-end universel demeure une question taboue. Mais jusqu'à quand ? La question reste posée. En attendant, certaines entreprises ont déjà instauré un nouveau week-end à leur niveau en faisant travailler leurs employés le jeudi. C'est le cas notamment de Mittal Steel Annaba, la filiale du géant mondial de l'acier Arcelor-Mittal, qui a décidé, en juin dernier, de faire du vendredi-samedi les journées de repos hebdomadaire, sans que cela crée le moindre problème ou dysfonctionnement, il faut bien le relever. Il y a lieu de signaler que l'Algérie est l'un des rares pays du monde arabo-musulman, aux côtés de l'Arabie saoudite, de la Libye et du sultanat d'Oman, à «fonctionner» encore avec le jeudi-vendredi comme week-end.