Pour une première initiative, l'effort mérite bien des encouragements, même si les organisateurs de la semaine portes ouvertes sur la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), au palais de la culture Malek Haddad du 25 au 30 octobre, auraient pu mieux faire, en mobilisant des moyens plus conséquents. La manifestation organisée en commémoration du 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre 1954 se voulait d'abord une fenêtre ouverte sur un secteur stratégique, dont l'histoire demeure méconnue par une large partie de la population. On apprendra, à l'occasion, que l'historique de la sécurité sociale dans le monde est aussi vieux que celui les luttes des couches travailleuses pour l'acquisition de leurs droits sociaux. Depuis son apparition en Allemagne en 1883, l'idée d'un système de sécurité sociale ne cessera de se développer pour être appliquée une première fois aux Etats-Unis en 1935, avant de connaître l'universalité grâce au rapport du lord Beveridge remis au gouvernement britannique en 1942, mais ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que le système de la sécurité sociale connaîtra, en fait, une réelle extension, hormis dans les pays encore colonisés pour des raisons bien évidentes. En Algérie, le recouvrement de l'indépendance a vu l'apparition dès le 21 janvier 1963 de trois structures chargées d'assurer les missions de caisses d'assurances (Casoran, Casoral et Casorec), jusqu'au 1er août 1970 et la mise en application des premiers textes de loi régissant l'organisation administrative des caisses d'assurances, puis la création du système des allocations familiales le 5 avril 1971 avant d'élargir tout le système aux non-salariés à partit du 17 septembre 1974. Parallèlement aux conférences-débats programmées durant cette semaine d'information, sur la prise en charge de la sécurité sociale au lendemain de l'indépendance et la contribution de l'UGTA dans la sécurité sociale durant la révolution ainsi que l'exposition d'un modèle d'une structure de paiement de la CNAS et la présentation de l'agence CNAS de Constantine grâce à une projection vidéo, l'événement phare aura été la baptisation des établissements de la direction de la caisse d'assurances de la wilaya de Constantine du nom de martyrs de la révolution ayant exercé au sein des fameuses ex-Casoc, Casorec, Casbarec, Casic et Cicaf. Désormais, le centre de paiement des collectivités de la cité Madoui Boudjemaâ, le centre de paiement de la cité Belle-Vue, le centre de paiement d'El Khroub, celui de Hamma Bouziane ainsi que l'imprimerie CNAS de la commune de Ben Badis et le jardin d'enfants de la cité Boudjenana porteront respectivement les noms de Lannabi Mohamed Zouaoui, ancien membre de l'organisation civile du FLN mort sous la torture à la ferme Ameziane le 29 novembre 1958 ; Maâraf Abdelghani, militant du FLN assassiné par l'OAS le 26 février 1962 à Constantine ; Chelihi Abdelaziz, militant du FLN assassiné à Constantine en 1961 ; Ahcène Bouziane, membre de l'ALN mort les armes à la main en décembre 1961 ; Benkhebbab Ali dit Karoum, militant à l'UGTA, mort au maquis en 1958 et Guerroudj Mohamed, tombé au champ d'honneur en 1959 dans la région de Guelma durant l'opération « Pierres précieuses » menée par le général Challe. Une belle leçon de reconnaissance envers des martyrs dont les familles ont été honorées lors d'une mémorable soirée commémorative animée, hier, au palais de la culture Malek Haddad.