En pleine période d'examens, une huitaine d'enseignants du centre universitaire de Djelfa n'a pas trouvé mieux que de « décréter » hier un sit-in devant le rectorat en signe de mécontentement. Dans un communiqué à la forme d'un réquisitoire, l'on peut noter plusieurs reproches à l'encontre du coordinateur syndical dépendant du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES). Entre autres ceux qu'ils considèrent comme « un marchandage avec l'administration et des pressions sur elle à des fins d'intérêts personnelles ». En fonction de quoi, ils appellent de façon expresse à la tenue imminente d'une assemblée générale élective pour son remplacement. Ne se limitant pas uniquement à ces attaques et d'autres pour le moins assez virulentes, ils dénient sans ambages au mis en cause la qualité de coordinateur en utilisant le vocable « présumé ». A notre surprise de ne pas trouver sur les lieux un rassemblement nombreux, comme cela nous a été signalé la veille, un des protestataires nous a rétorqué que le gros des troupes est accaparé par les synthèses. Pour sa part, le coordinateur dénie à son tour à ses adversaires leur appartenance au CNES en confirmant qu'ils n'en sont pas des adhérents et contre-attaque par un communiqué qu'il a intitulé « Précisions nécessaires » dans lequel il renvoie ses antagonistes à une lecture plus approfondie des statuts et du règlement intérieur régissant l'organisation et le fonctionnement du CNES. Les protestataires, qui ont entraîné le recteur dans ce bras de fer au prétexte qu'il a refusé d'accéder à leurs revendications, ont également porté leur cause devant le coordinateur national du CNES, représentant l'aile légaliste, en vain, ont-ils déclaré. Contacté, le recteur s'exclamera quant au suivisme de certains directeurs de structures pédagogiques dans ce mouvement, alors que cela leur est interdit, notamment par l'ordonnance n°06-03 du 15 juillet 2006 portant statut de la fonction publique, autrement dit, l'obligation de réserve. Quant à la doléance des enseignants, il reconnaîtra qu'il n'est pas habilité à s'ingérer dans un conflit relevant d'un organe indépendant ayant la qualité de personne morale de droit privé, tout comme une association. Joint par téléphone, le coordinateur national, M. Rahmani, qui ignorait visiblement tout de ce rassemblement, nous a déclaré : « Le cas de la section de Djelfa sera examiné le 19 juin par le bureau national, conformément au statut et règlement intérieur » et de répondre à notre interrogation sur la légitimité du coordinateur de Djelfa : « Il a été bel et bien élu dans des conditions qui ne souffrent aucune ambiguïté. Jusque-là, c'est lui qui représente le CNES. » Ceci est d'ailleurs consigné sur un PV d'installation datant du 21 février 2007, valable aussi pour les membres de la section qui sont contestés par les opposants.