Diplômé de l'Ecole supérieure de la formation de la jeunesse et des sports et ayant officié comme inspecteur dans ce secteur depuis un bon moment, A. Bouraoui occupe le poste de DJS à Tébessa depuis six années, où il essaye, tant bien que mal, de donner aux différentes disciplines leur chance d'évoluer. Il nous livre dans cet entretien ses idées pour développer le sport dans sa ville. Comment voyez-vous votre secteur ? Depuis mon installation à ce poste, je me suis penché sur trois facteurs qui, à mon sens, constituent la base de la réussite pour atteindre nos objectifs : l'approche pédagogique, celle humaine, et la réalisation des infrastructures nécessaires. Sans ces trois facteurs réunis, tout le travail entrepris ne peut qu'être voué à l'échec. Sur le plan humain, il faut réorganiser la direction et donner la possibilité à des cadres d'évoluer à travers des promotions. La pédagogie consiste, quant à elle, à appliquer des programmes bien étudiés pour accompagner les jeunes dans leur évolution. Comment traduire cette théorie sur le terrain ? Mon idée est d'appliquer une sorte de régime conventionnel ou des contrats-programmes, c'est-à-dire établir en aval des objectifs avec les associations, car il n'est plus question de donner l'argent à tout-venant. Dorénavant, on sera plus exigeant envers les associations. Celles qui ne réaliseront pas les objectifs assignés en début de contrat, seront appelées à disparaître. On n'accepte plus les associations qui font de la figuration et qui ne sont d'aucun apport pour les citoyens de la wilaya, surtout les jeunes qui ont besoin d'être encadrés. Mais le manque de moyens est toujours mis en exergue par les clubs… J'ai l'intime conviction que les difficultés que rencontrent les associations trouvent plus leur origine dans la mauvaise gestion que dans le manque de subventions, même s'il est vrai que ces dernières restent en-deçà des attentes des uns et des autres, mais il y a tellement d'associations… On en dénombre 165 affiliées à notre direction. Il faudrait peut-être faire le ménage et éliminer les parasites. On a essayé d'aider les associations sportives à s'autofinancer par différents moyens, notamment la sensibilisation des sponsors, car l'aide de la DJS n'est pas un budget de fonctionnement, mais peu de dirigeants ont montré de l'intérêt à la formation organisée dans ce sens. Peut-être un problème d'infrastructures... Je pense que le problème d'infrastructures ne se pose plus, puisque depuis 2002, 59 projets ont été inscrits à travers les 28 communes de la wilaya, ce qui est vraiment gigantesque. Ceci a été possible, vu que la wilaya de Tébessa a bénéficié de différents programmes de financement. Je cite à titre d'exemple, le programme quinquennal, celui des Hauts-Plateaux, ainsi que celui du Sud… Avec un apport de 274 milliards de centimes, je peux dire que la wilaya a vraiment été gâtée. Peut-on connaître ces projets ? Nous avons réalisé trois salles omnisports à Tébessa même, mais aussi à Bir El Ater et Ouenza, qui seront bientôt opérationnelles. Deux autres salles sont en cours de réalisation à Chréa et enfin à El Aouinet. Leur réception est prévue pour l'année prochaine. Je cite aussi le joli stade de Ouenza, équipé en gazon synthétique nouvelle génération, réceptionné en 2003. Une piscine semi-olymique y est prévue aussi. Bir El Ater aura un stade de même envergure en 2008. Qu'adviendra-t-il des anciennes structures ? Des projets de réhabilitation de stades comme celui de Chréa, ou encore le stade Bestandji de Tébessa, sont à l'ordre du jour et des enveloppes financières conséquentes leur ont été réservés. J'ajoute que la DJS a récupéré le complexe sportif qui se trouve sur la route de Annaba. Ce complexe, complètement altéré, sera entièrement rénové. Une piscine, un boulodrome et des aires de jeu viendront lui redonner vie. Un dernier mot Nous avons tellement de cadres chômeurs qui peuvent nous aider à encadrer les associations et cela serait bien que des postes budgétaires leur soient débloqués. Aussi, j'appelle tous les clubs à faire revivre les autres disciplines qui tendent à disparaître, je suis disposé à les aider du mieux que je peux.