Les officiers issus des Ecoles des cadets étaient plus instruits. 22 ans après la fermeture de l'Ecole des cadets, des anciens officiers, dont la majorité est à la retraite, reviennent sur les dessous de la décision qu'ils ont qualifiée d'illégale. «L'Ecole des cadets a été fermée car les responsables de l'Etat avaient peur d'un conflit entre les officiers», a confié un officier à la retraite qui préfère garder l'anonymat. «Les rivalités entre les officiers existent depuis que le monde est monde. Comme nous étions plus formés et instruits, les décideurs de l'époque ont tout simplement fermé l'école sous la casquette de scolarisation unifiée», a ajouté le même officier. La journée d'hier a été une journée de retrouvailles. Quelles retrouvailles! Dans une ambiance bon enfant, une quarantaine d'anciens, cadets de la Révolution, qui ont été formés à partir de 1963, dans les différentes écoles régionales et nationales (Encr), se sont rassemblés, hier, au siège du quotidien El Moudjahid. Incontestablement, le poids des ans était visible. Une rencontre émouvante pour certains, qui ne se sont pas vus depuis plus de quarante ans. Ces cadets, qui ont occupé, dans les années 80, des postes d'officiers supérieurs dans les rangs de l'ANP. Ces institutions où le savoir scientifique se conjuguait avec patriotisme, étaient barrées du paysage éducationnel depuis février 1986. Six Ecoles des cadets de la Révolution existaient à l'époque, à savoir Oran, Tlemcen, Guelma, Béchar, Laghouat et Koléa. Ils ont remémoré les moments de leur jeunesse ainsi que leur formation dans ces écoles militaires qui relevaient du ministère de la Défense nationale. Au départ, ces institutions de l'Etat avaient été fondées pour les enfants de chouhada. C'était une manière de prendre en charge les enfants des victimes de la guerre de Libération. Ces écoles seront désormais réhabilitées. Des personnalités des grosses pointures, dont la majorité est actuellement à la retraite, ont salué la décision du chef de l'Etat de rouvrir ces écoles. «Dans le passé, ces écoles ont assuré la formation du personnel pour l'encadrement des unités et directions de l'ANP», a déclaré le général à la retraite, Bouchareb Abdesslam. Selon lui, cette décision vise à renforcer les effectifs de l'armée par des éléments qualifiés et loyaux. Pour le colonel à la retraite, Medas Djilalli, et ancien directeur de l'Ecole des cadets de Tlemcen, l'Ecole des cadets était un exemple de rigueur et de discipline. Pour démontrer la qualité de la fermeté et de la détermination, l'ancien colonel a affirmé que «même les agents du KGB n'avaient pas caché leur admiration». L'école était l'exemple de formation. Les intervenants ont loué leurs anciens professeurs pour leur avoir inculqué l'amour de la patrie et les principes de la révolution. Ils n'ont pas oublié aussi de rendre hommage à leurs compagnons tombés durant la tragédie nationale. La réouverture des écoles s'effectuera «sur le court et le moyen termes», sans fixer de date, tout en indiquant que le projet comprend l'ouverture d'une école dans chacune des six régions militaires. Le démarrage s'effectuera avec une école modèle au début de la prochaine année scolaire. La tutelle de l'école reviendra conjointement aux ministères de la Défense et de l'Education nationale.