La réalisation du réseau de chemin de fer algérien s'est faite par étapes successives. Durant la période coloniale, trois programmes ont été initiés par l'administration de l'époque : le programme de 1857, de 1879 et celui de 1907. En 1857, un décret daté du 8 avril autorise la construction de 1357 km de lignes. Le 12 décembre 1859, l'armée d'occupation ouvre le chantier de la ligne Alger-Blida. Une entreprise de statut privé‚ appelée Compagnie des chemins de fer algériens, est créée et celle-ci prend le relais de l'armée à partir du 11 Juillet 1860 pour achever la ligne. Cette compagnie obtient en même temps une concession pour la réalisation des lignes Oran-Sig et Constantine-Skikda, mais elle rencontre des problèmes de financement et seule la ligne Alger-Blida a pu être réalisée et ouverte au service des voyageurs le 8 septembre 1862. Au cours de la période 1857-1878, les lignes ou tronçons de ligne totalisant une longueur de 1365 km ont été réalisés. En 1879, les lignes sont classées soit d'intérêt général, soit d'intérêt local. Seules les lignes d'intérêt général peuvent bénéficier d'une participation financière de l'Etat pour leur réalisation. Une loi datée du 18 juillet définit les lignes d'intérêt général et ajoute un programme de 1747 km de lignes nouvelles au réseau existant. Au cours de la période 1879-1906, les lignes ou tronçons de ligne totalisent une longueur de 2035 km, réalisés ou entamés. En 1907, un troisième programme de nouvelles lignes portant sur 1256 km de lignes est établi et vient s'ajouter au réseau existant de 3400 km de lignes ouvertes ou en cours de réalisation. Au cours de la période 1907-1946, les lignes ou tronçons totalisent une longueur de 1614 km réalisés. En 1946, le réseau algérien comprend 5014 km de lignes en exploitation sans compter les embranchements miniers et les lignes de chemin de fer sur routes (CFRA). Après l'indépendance nationale, la convention de juin 1959 continuera à régir les relations entre l'Etat et la SNCFA jusqu'au 31 mars 1976, date à laquelle cette dernière a été restructurée en trois entreprises : la SNTF, société nationale chargée de l'exploitation et de l'entretien du réseau ferroviaire ; la SNERIF, société nationale chargée du renouvellement et de l'extension du réseau ferroviaire ; la SIF, société d'engineering et de réalisation d'infrastructures ferroviaires. Cette réorganisation, qui avait pour objectif de séparer les activités d'exploitation et d'entretien de celles du renouvellement et de l'extension du réseau, n'a pas atteint les objectifs attendus. En 1980, un " large " programme d'investissement a été lancé et qui se caractérise surtout par la modernisation et l'accroissement de la capacité des lignes du réseau, les grands aménagements ferroviaires régionaux et l'extension géographique du réseau. Depuis décembre 1990, la SNTF est dotée d'un statut d'établissement public à caractère industriel et commercial. Et si en 1946, le réseau était de 5014 km, en 2007, le réseau est tombé à 4200 km, dont 3800 km seulement sont exploitables, selon les données de la SNTF.