L'équipe d'Algérie a raté la dernière marche qui débouche sur le tournoi continental qu'abritera en janvier et février 2008 le Ghana. Sa défaite (0-2) devant la Guinée, qui plus est au stade du 5 Juillet, a totalement assombri son avenir dans cette compétition. Pourtant, rien ne laissait présager une telle issue avant l'explication sur le terrain avec le Sily National. En effet, tout plaidait en faveur des Verts qui sortaient de deux confrontations (Cap-Vert 2-2 et Argentine 3-4) qui avaient renforcé leur crédit aux yeux de leurs supporters. Avant le rendez-vous de samedi, toutes les conditions paraissaient réunies pour concrétiser le vœu des Algériens, à savoir la qualification à la CAN 2008, pour faire oublier un tant soit peu la « malheureuse » absence de notre sélection en Egypte en 2006. En l'espace de 90 minutes, tout s'est écroulé comme un château de cartes. Les Guinéens, venus à Alger pour tenter l'exploit, ont trouvé en leurs adversaires un précieux allié pour renverser la situation dans le groupe huit. L'équipe algérienne est passée complètement à côté de son sujet. C'est simple, elle a été transparente et a facilité, du coup, le travail à son hôte. Même les supporters algériens sont restés sans voix devant la pâle production de leurs favoris, portés aux nues après la belle prestation contre l'Argentine. Justement, le débat sur ce match amical a refait surface juste après la défaite devant la Guinée. De nombreux observateurs présents samedi au stade olympique d'Alger ont critiqué la décision qui a abouti à la conclusion du match contre l'Argentine. Pour eux, « les joueurs ne sont pas redescendus du ciel de Catalogne », chose qu'ont réfuté d'une même voix le sélectionneur Jean-Michel Cavalli et le capitaine Yazid Mansouri. Quelques instants après le coup de sifflet final de l'arbitre marocain El Guezzaz, chacun y est allé de son « explication ». Presque tous les observateurs ont montré du doigt Jean-Michel Cavalli. « Ses choix stratégiques de départ ont contribué au résultat final », suggère un entraîneur croisé dans les travées du stade du 5 Juillet. Tout le monde a remarqué sa propension à quadriller le secteur défensif avec cinq joueurs (Meftah, Zarabi remplacé par Bezzaz, Antar Yahia, Bouguerra et Meniri) ainsi que la tiède option offensive avec un seul en pointe, Saïfi, trop esseulé sur le front pour inquiéter une arrière-garde adverse bien en jambes. Même le président de la fédération, Hamid Haddadj, s'est fendu de la même remarque en soulignant devant les journalistes : « Je crois que la faille s'est située au plan tactique. » Lui aussi a peu apprécié le schéma (trop prudent) de l'entraîneur français. Ce dernier n'a pas renié ses choix, comme il l'a fait savoir en fin de partie. « Après coup, c'est facile d'extrapoler sur ce qu'il n'aurait pas fallu faire. Si on avait marqué dans les premières occasions qu'on a eues, personne n'aurait trouvé à redire sur la tactique, le choix des joueurs... J'assume mes choix et mes décisions », précise-t-il. Cela ne fait pas avancer le débat sur le pourquoi de cet énième échec de la sélection. Les responsables de la fédération vont devoir trouver des réponses aux interrogations et questionnements que suscitent les sorties ratées des Verts aux éliminatoires des CAN 2006 et 2008. Il est clair qu'à une journée du terme des éliminatoires de la CAN 2008, l'équipe nationale a peu de chance d'être présente au Ghana... alors qu'avant le coup d'envoi de la rencontre face à la Guinée, elle avait en poche la moitié du billet pour la CAN 2008. A présent, il faut attendre la dernière journée, en septembre, en espérant qu'un miracle se produise... en faveur des Verts.