« Il est du devoir des historiens et des chercheurs de rattraper le temps perdu pour donner à la femme sa place dans l'histoire nationale, à la mesure de ce qu'elle a consenti comme efforts et sacrifices pour la libération de son pays », a estimé, hier à Oran, Abdelaziz Belkhadem, lors de son intervention d'ouverture du colloque national sur « Le rôle de la femme algérienne dans le mouvement national et la révolution armée », qui se tient depuis hier au musée du Moudjahid. M. Belkhadem, qui a parlé du rôle que la femme a accompli pour soustraire l'Algérie du joug colonial, a reconnu que ce travail n'est pas du tout une sinécure, du fait qu'une grande partie des faits révolutionnaires auxquels la femme a grandement participé, n'ont pu être rapportés avec précision à cause de plusieurs facteurs, entre autres l'analphabétisme qui régnait en maître durant cette période, notamment dans les zones rurales de notre pays, mais cela demeure toujours possible avec le recueil régulier des témoignages auprès des moudjahidate et moudjahidine dignes de foi, d'une part, et de l'autre, la recherche des monuments et autres lieux ayant été le théâtre de faits révolutionnaires, menacés aujourd'hui par la disparition. Après cette intervention qui a précédé celle du ministre des Moudjahidine, dans laquelle ce dernier a rappelé que « ce colloque national entre dans le cadre de la célébration du 45ème anniversaire de la fête de l'indépendance et de la jeunesse ». Les participants à cette rencontre ont entamé leurs travaux par une conférence animée par le Dr. Brahim Lounici, de l'université de Sidi Bel Abbes, ayant pour thème « le travail socio-fidai de la femme dans les zones rurales de l'Algérie durant la révolution armée. » Ce colloque, auquel prennent part plus de 120 femmes moudjahidate, venues de toutes les wilayas du pays, prendra fin ce soir avec une séance qui sera marquée par des témoignages vivants, animés par des femmes ayant participé ou assisté à des opérations des moudjahidines durant la guerre de libération nationale.