Qui est Linde ? Linde est devenu, depuis septembre 2006, le numéro un mondial du gaz industriel et de l'engineering en rachetant un de ses concurrents anglais BOC. Nous avions un chiffre d'affaires de 12,5 milliards d'euros à la fin 2006 et nous employons 55 000 collaborateurs dans le monde et nous sommes présents dans 72 pays sur les 5 continents. L'Algérie est aujourd'hui le 73e pays. Pouvez-vous nous donner un historique de votre coopération avec l'Algérie ? Linde est présent en Algérie depuis 1975, autrement dit depuis 32 ans. Nous sommes un investisseur durable qui croit en le pays. Nous avons investi dans différents domaines d'activité notamment dans l'usine Métal à Annaba qui a été livrée par Linde engineering en 1975 pour la production de l'oxygène nécessaire au fonctionnement de l'aciérie. Linde a vendu également des stations de traitement et de dessalement de l'eau de mer dans plusieurs villes du pays, à Tiaret et à Béjaïa notamment. Nous avons aussi une activité d'engineering dans la construction des stations de traitement d'eau. Linde a construit le liquéfacteur d'hélium en partenariat avec Sonatrach sur le site de Skikda en 2001. Pour résumer, je dirai que nous sommes le plus grand investisseur allemand en Algérie avec plus de 200 millions d'euros d'investissements dans différentes activités. Qu'est-ce qui a motivé le plus votre entrée dans le capital de l'Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI) ? C'est l'aboutissement logique d'une longue relation entre deux partenaires. L'Algérie est un pays en plein développement. C'est un pays qui a besoin de beaucoup de savoir-faire, d'engineering, de technologies pour construire des infrastructures pour l'industrie, comme la chimie et la sidérurgie, le verre, mais aussi pour le bien-être des citoyens à travers la construction des chemins de fer, des autoroutes, des hôpitaux et des stations de traitement des eaux. Toutes les industries ont besoin de l'oxygène, de l'hélium et de l'hydrogène. Il n'y a pas une activité industrielle qui peut fonctionner sans gaz industriel. Nous sommes en parfaite symbiose avec l'ENGI qui est une entreprise algérienne bien établie et qui a un management de qualité. Nous croyons beaucoup au potentiel actuel lié à l'infrastructure, au développement du pays, mais également au développement des technologies à amener au pays. Jusque-là, nous n'étions pas présents en Afrique du Nord. Nous comptons faire de l'Algérie, qui enregistre une demande de plus en plus importante en infrastructures, la pièce centrale du développement de nos activités pour le Maghreb. Je rappelle également que l'ENGI et Linde ont fait une joint-venture en 2003 à Hassi Messaoud pour l'application du drealing où on utilise de l'azote en grande de quantité. Linde a investi dans ce projet 22 millions d'euros. Lorsque la privatisation de l'ENGI a été lancée, il nous est apparu tout à fait normal de concourir. Le message sur lequel nous insistons fortement, c'est que nous ne comptons pas uniquement gérer l'entreprise, mais également la développer à la fois pour le marché algérien et pour l'export. Concrètement, qu'est-ce que Linde va apporter à l'ENGI ? Linde va tout d'abord investir des sommes importantes pour améliorer les unités de production et développer leurs capacités, et par la suite nous attaquerons le volet formation qui est tout aussi important. Notre objectif, pour ce qui est de la formation, c'est d'amener les collaborateurs de l'ENGI au même niveau de standard que nous avons dans l'ensemble du groupe. Linde Algérie est une entreprise algérienne et sera à terme managée par des compétences locales. Il est important donc que nous développions les individus. a une très longue expérience en Europe de l'Est, et nous voyons beaucoup de similitudes entre le développement de l'Algérie et les pays issus de cette région. Nous comptons donc appliquer ce qui a fait notre succès dans ces pays-là en matière de développement des ressources humaines. Et pour ce qui est de l'emploi ? C'est un élément clé de la privatisation en Algérie. Nous devons garantir l'emploi, le pérenniser et le développer. Cela fait partie des engagements de Linde. L'aboutissement de ce projet de partenariat a pris beaucoup de temps. Pourquoi ? Effectivement, cela a pris un peu plus de temps que prévu en raison de certaines difficultés bureaucratiques, mais cela ne nous a pas dissuadés pour autant. Nous avons été patients parce qu'on croit fortement aux potentialités qu'offre l'Algérie. Nous avons également la chance d'avoir une chambre allemande de commerce et d'industrie en Algérie qui connaît bien le terrain ici et qui nous a énormément aidés et accompagnés dans notre démarche jusqu'à l'aboutissement aujourd'hui de cet important partenariat algéro-allemand, un autre de plus.