Une dizaine d'hommes d'affaires allemands sont arrivés à Alger pour discuter des opportunités de partenariat avec leurs homologues algériens. Cette rencontre, organisée par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK) avec le soutien du ministère allemand de l'Economie et de la Technologie, est dénommée bourse de coopération. Les sociétés présentes à cette manifestation activent dans les secteurs de l'énergie, la sécurité industrielle, l'engineering… Elles sont leaders chacune dans son domaine. L'on cite Linde AG, premier mondial dans le secteur du gaz et l'ingénierie. Cette entreprise compte plus de 50 000 collaborateurs dans plus de 70 pays. Son chiffre d'affaires est de l'ordre de 12 milliards d'euros dans ce secteur. Son activité de prédilection est la conception, l'étude et la construction d'installations industrielles clés en main. Pilz GmbH est une autre société allemande qui développe et fabrique des composants d'automatisme pour l'industrie. Elle emploie plus de 1 500 personnes dont 28,7% sont exploitées dans le département de la recherche et développement. Elle propose des solutions complètes pour toutes les branches d'industrie. Confrontée au défi d'adapter ses structures publiques et privées aux standards internationaux, l'Algérie, souligne M. Andreas Hergenröther, directeur général d'AHK, a besoin de technologie et de savoir-faire modernes. “Pour cela, je suis persuadé que l'économie allemande avec son niveau technologique et son savoir-faire, qui répondent aux normes internationales les plus élevées, aura sa place en tant que partenaire durable en Algérie”, avoue-t-il. Pour lui, ce partenariat sera gagnant-gagnant. L'Allemagne est classée, indique le DG de l'AHK, plus grand exportateur au monde avec un volume d'exportations de près de 900 milliards d'euros en 2006. Depuis quelques années, l'Allemagne approfondit son engagement sur le marché algérien. La chambre compte actuellement 400 sociétés membres. Les opérateurs allemands commencent, en effet, à se réinstaller dans notre pays. Plus de 150 implantations de sociétés allemandes sont enregistrées en Algérie. Mieux, ces dernières années, il est remarqué l'installation de géants allemands tels que la Deutsch Bank, Lufthansa, Sap et Sixt à travers leurs structures. Plusieurs sociétés allemandes à l'image de Linde, Siemens, Henkel, Knauf, Basf, Dhl, Messer, ZF, Jokey et Dywidag ont déjà réalisé des investissements dans le cadre de la privatisation et joint-ventures privées. M. Andreas Hergenröther affirme que l'entreprise Dywidag, chargée en groupement avec Cosider et Infrafer, de construire la première phase du métro d'Alger, a créé à elle seule quelque 2 200 postes d'emploi. Il cite aussi l'exemple de la société Knauf qui a obtenu 50% du capital de Sodepac, une usine de production de plâtre à Fleurus avec un cofinancement de la banque allemande de développement DEG. Cette firme a édifié un centre de formation ouvert y compris pour le personnel des autres entreprises. Par ailleurs, M. Hergenröther estime que les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé par rapport à l'année 2000. Les exportations allemandes vers l'Algérie ont augmenté d'environ 16% en 2006 en comparaison à 2005. En 2007, elles se sont accrues de 20% à 1,8 milliard de dollars. L'Allemagne reste ainsi parmi les 5 premiers fournisseurs de l'Algérie. Abordant le climat des affaires dans notre pays, le DG de l'AHK relève les mêmes problématiques. Pour que ce type de partenariat réussisse, il faut, suggère-t-il, que la partie algérienne s'y implique pleinement. Comment ? En levant les contraintes liées au foncier, lourdeurs administratives, le système bancaire… Badreddine KHRIS