Le quatrième forum algéro-allemand des affaires s'est tenu le 28 novembre dernier à Berlin. Les discours des officiels ont laissé place dans l'après-midi aux discussions entre les hommes d'affaires allemands et les représentants de nombreuses entreprises publiques et des sociétés de gestion des participations algériens. Ainsi, des responsables du groupe de l'industrie gazière, Linde ont pris en aparté M.Goudjil Mohamed Larbi, le représentant de l'entreprise nationale des gaz industriels (ENGI) et néanmoins président du conseil d'administration de GIL, l'usine réalisée grâce à une joint-venture entre ENGI et Linde. Cette compagnie allemande est en compétition avec un autre concurrent en l'occurrence les français d'Air Liquide pour une prise de participation dans le capital d'ENGI. Ils ont saisi l'occasion du forum pour mettre toutes les chances de leur côté en attendant le verdict le 20 décembre à l'issue de la séance de l'ouverture des plis. Il faut dire que Linde accorde une grande importance à cette EPE, comme le souligne Peter Stocks, membre du conseil exécutif de Linde. Elle représente pour elle un enjeu capital dans sa stratégie d'expansion. " Linde est en mesure d'investir le marché africain à travers l'Algérie. Elle est bien située et nous connaissons bien ce pays qui nous connaît aussi. Nous avons une grande expérience en Europe de l'Est et le marché algérien est presque similaire. Nous voulons copier ce modèle réussi en Algérie ", a indiqué M.Stocks. Le Groupe Linde a déjà conclu deux joint-ventures dont l'une avec l'ENGI à Hassi Messaoud pour la production de gaz industriel. Avec la compagnie pétrolière nationale, Sonatrach, elle a investi 85 millions d'euros pour la production d'hélium. M. Stocks est convaincu que le succès de Linde aura un effet boule de neige chez les investisseurs allemands qui restent sur le qui-vive dès qu'il s'agit de l'Algérie. D'ailleurs, " beaucoup de sociétés allemandes nous observent et nous interrogent sur nos relations avec l'Algérie. Je suis persuadé que si notre relation avec ENGI se développe, ça va donner un signal positif aux autres pour investir en Algérie. Toutefois le traitement administratif doit être plus court. Je pense que pour l'Algérie aussi, les compagnies allemandes sont très importantes car elle tiennent toujours leurs engagements et créent de l'emploi ", souligne encore M. Stocks. L'effet Henkel La success story du leader mondial des détergents, Henkel qui a repris l'entreprise nationale ENAD est souvent citée en exemple. C'est à travers cette expérience, que beaucoup d'observateurs qualifient de concluante, que les investisseurs allemands qui ne connaissent pas le marché algérien ont en une idée. Pour le cas du groupe Knauf qui a racheté à hauteur de 50% la plâtrière Fleurus d'Oran, c'est le programme cher au président de la République qui prévoit la construction d'un million de logements qui a servi de catalyseur. Cet important groupe qui réalise un chiffre d'affaires annuel de 3,6 milliards d'euros compte investir 25 millions d'euros dans cette plâtrière. Cette dernière a été construite il y a une vingtaine d'année par Knauf. " Nous allons rénover cette usine pour augmenter sa capacité de production. Ensuite nous allons construire d'autres unités pour la production de plaques aux plâtres " a relevé M. Heiner Hamm, cadre dirigeant à Knauf. Selon lui, le fait que la matière première soit disponible étant fournie par les carrières de gypse est un atout pour la réussite d'un tel investissement. Le groupe Knauf va rejoindre ainsi le club des entreprises allemandes installées en Algérie qui compte une centaine d'entités contre une vingtaine il y a trois ans. Le gouvernement allemand a garanti 14 projets en Algérie pour une valeur de 581 millions d'euros. La chambre algéro-allemande du commerce et de l'industrie mise en place il y a environ trois mois a été pour beaucoup dans ce regain d'intérêt des entreprises allemandes pour le marché algérien en servant d'interface. Reste que l'Algérie reste à la traîne par rapport à nos voisins du Maghreb fournissent beaucoup d'effort pour rendre leurs pays respectifs attractifs en matière d'investissements étrangers directs. Il en est ainsi de la Tunisie dont l'organisme pour la promotion des investissements a des représentations dans six capitales occidentales dont Berlin.