Le couturier italien s'est éteint à l'âge de 62 ans, en début de semaine dans un hôpital milanais. Il avait été hospitalisé vendredi dans un état critique, après une hémorragie cérébrale. Ses obsèques ont eu lieu mardi à la Basilique de Legnano. Il a été inhumé dans le cimetière de la petite ville située à une trentaine de kilomètres de Milan, où il résidait. Le défilé Gianfranco Ferré, prévu dimanche prochain à Milan dans le cadre de la présentation des collections hommes pour le printemps-été 2008, est maintenu, a indiqué à l'agence Ansa le président de It Holding qui détient la maison de couture, Tonino Perna.« Nous souhaitons faire vivre son rêve, exactement comme il l'avait imaginé. Nous suivrons la volonté de Ferré, il avait déjà choisi la musique (du défilé) et tout organisé », a déclaré M. Perna. Né le 15 août 1944 au nord de l'Italie, il s'était initialement destiné au métier d'architecte et n'a débuté dans la mode qu'en 1970 en dessinant des accessoires, notamment des bijoux et des ceintures, avant de créer en 1974 sa propre ligne de vêtements, Baila. « Je me souviens de mon premier défilé, des applaudissements nourris, de tant d'enthousiasme et de beaucoup d'incrédulité aussi », avait-il confié de son vivant… Le couturier fonde en 1978 la société à son nom et présente la même année sa première collection femmes, tandis que les premières créations hommes ne prendront forme qu'en 1982 et son premier parfum en 1984. De 1989 à 1997, l'un des temps forts de sa carrière, Gianfranco Ferré avait occupé les fonctions de directeur artistique de la maison Christian Dior. En 2000, le groupe Tonino Perna avait racheté 90% de la maison Gianfranco Ferré Spa, qui, en 2002, était entrée au sein du It Holding. En février 2007, lors des défilés de prêt-à-porter de Milan, le couturier était apparu souriant à l'issue de la présentation de sa dernière collection femmes, faisant quelques pas en compagnie de la chanteuse britannique Skin, ex-leader du groupe Skunk Anansie et égérie du couturier. Il avait choisi Skin et le mannequin français Patrick Petitjean pour ses dernières campagnes de publicité. « Habiller une femme ou un homme signifie réfléchir en termes de lignes, de volumes, de proportions. C'est exactement comme habiller un espace. La différence, des plus importantes, réside dans le fait que pour le dessinateur de mode, l'élément de référence est le corps humain, une entité en mouvement », se plaisait à expliquer Gianfranco Ferré. Son obsession : dessiner des vêtements pour « une femme intelligente, libre, forte. Forte dans son tempérament, son caractère, son côté passionnel ». Sa principale source d'inspiration : ses voyages en Orient. Sans cette rencontre, son style aurait été profondément différent. Il évoquait son choix des couleurs rose, orange et jaune, les « milliers de façons de draper » un vêtement oriental et son « rapport immédiat avec la forme du corps ». De nombreux couturiers italiens, de Giorgio Armani à Roberto Cavalli et Valentino, ont salué la mémoire du styliste, évoquant « sa droiture intellectuelle et artistique et sa très belle personnalité ».