Ce dispositif sera renforcé par la police municipale de Rome et devrait au total dépasser les 10.000 hommes le jour des obsèques. Mort dimanche dernier, le pape Jean-Paul II sera inhumé, vendredi prochain, a annoncé, hier le Vatican. Comme quoi, même dans sa mort le souverain pontife rapproche les religions. «Les obsèques de Jean-Paul II auront lieu vendredi à 8h00 GMT en la basilique Saint-Pierre, où il sera enterré car il n'a pas laissé d'autres volontés», a déclaré, hier le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro-Valls. Ces décisions ont été prises par les cardinaux réunis en congrégation générale lundi matin dans le palais pontifical, a précisé M.Navarro-Valls. Jean-Paul II, qui de son vivant a prêché la paix entre les peuples quelle que soit leur appartenance, ethnique ou religieuse, ne sera, donc pas enterré en Pologne, comme souhaité par ses compatriotes et même par lui-même, qui rappelons-le avait émis le voeu d'être inhumé aux côtés de ses parents au cimetière de Wadowice, son village natal. Finalement, ni la dépouille, ni le «coeur» de Jean-Paul II, comme cela a été demandé par les Polonais, ne seront enterrés dans ce pays. Ainsi, la dernière demeure du pape sera installée dans un emplacement laissé vacant après le déplacement de la tombe de Jean XXIII de la crypte vers la basilique elle-même, après sa béatification, ajoute le journal. Déjà et à quelques jours seulement de son inhumation, des milliers de catholiques du monde entier affluent vers la place Saint Pierre pour jeter un dernier regard sur la dépouille de Jean-Paul II. En effet, d'après les premières estimations des autorités italiennes, plus de deux millions de personnes devraient rendre hommage au Saint Père. Le public devrait ainsi pouvoir commencer à défiler devant le catafalque de Jean-Paul II à partir de 20h00 (18h00 GMT) après l'installation à huis clos de sa dépouille dans la basilique Saint-Pierre. Le flux des fidèles, qui sera jugulé par des barrières, devrait normalement passer par la partie centrale de la basilique mais il n'est pas exclu que l'entrée se fasse par un côté de l'édifice. Comme à tout événement exceptionnel, mesures exceptionnelles, les autorités italiennes ont mis au point un dispositif de sécurité draconien. D'après le ministre de l'Intérieur, Giuseppe Pisanu, et pour la seule ville de Rome, près de 6500 membres des forces de l'ordre ont été d'ores et déjà déployés. Ce dispositif sera renforcé par la police municipale de Rome, et devrait au total dépasser les 10.000 hommes le jour des obsèques du pape vendredi. Le ministère de l'Intérieur a en outre souligné que les mesures de sécurité avaient été renforcées sur l'ensemble du territoire. Le dispositif prévoit le déploiement de 800 motards des diverses armes des forces de l'ordre italiennes dans la capitale, le positionnement de tireurs d'élite, d'artificiers ainsi que des unités cynophiles. L'espace aérien au dessus de Rome sera interdit dans un périmètre de plusieurs kilomètres pour les avions ne bénéficiant pas d'autorisation, notamment les avions privés. En outre, par mesure de sécurité, certains chefs d'Etat arriveront sur une base aérienne militaire voisine de Rome, Pratica di Mare, où avait eu lieu un sommet de l'Otan en mai 2002. La surveillance de l'espace aérien devrait être assurée par un appareil muni de radar de type Awacs de l'Otan ainsi que par des hélicoptères et des avions de chasse, selon un dispositif déjà éprouvé lors du sommet de l'Otan de 2002 et de la visite du président américain George W. Bush en juin 2004. La sécurité a également été renforcée dans les gares de la capitale par où transiteront des centaines de milliers de pèlerins. A partir de lundi, les chemins de fer italiens ont mis à disposition 43 trains spéciaux par jour. Par ailleurs, Tous les hôpitaux romains ont été mis en état d'alerte et le personnel médical a été réquisitionné. Sur le terrain, 15 postes médicaux avancés sont prévus, 600 médecins et infirmiers, et 200 ambulances. Plusieurs écrans géants disposés en divers points de la capitale, permettront de suivre les obsèques.