"Le niveau des créances non performantes a reculé grâce à un processus de viabilisation conduit en partenariat entre les entreprises concernées et les banques", a indiqué le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, mercredi dernier lors d'une conférence de presse tenue à Alger. Interrogé sur le dispositif d'assainissement financier de certaines entreprises publiques, M. Benkhalfa a indiqué, selon l'APS, que le ''gros travail'' a été fait et que les risques ont été "nettoyés''. Il a ajouté que dans le sillage des règles prudentielles appliquées par les banques, ces dernières affectent systématiquement une partie des bénéfices qu'elles réalisent pour en constituer des provisions servant de ''couverture'' aux éventuelles créances non remboursées. S'exprimant sur le marché du crédit bancaire, le délégué de l'ABEF a indiqué que les crédits à l'économie ont enregistré une évolution importante passant de 1200 milliards DA en 2002 à 1941,2 milliards DA à fin 2006 avec un ''rééquilibrage'' de cette catégorie de portefeuille en faveur du secteur privé qui a raflé près de 53% de l'ensemble des crédits. Pour ce qui concerne les ressources collectées par les banques, elles ont atteint 3400 milliards DA à fin 2006, a-t-il dit, en ajoutant que les banques et la poste disposaient de 22 millions de comptes répartis entre les entreprises et les ménages. Quant aux comptes devises, ils sont actuellement d'environ 3,5 millions de comptes ouverts auprès des banques pour un montant global de plus d'un milliard de dollars alimentés, en majorité, par la communauté algérienne établie à l'étranger, a-t-il encore dit. Sur ce point, il a avancé que des partenariats devraient être réalisés entre des banques activant en Algérie et des banques des pays hôtes de l'immigration algérienne pour attirer vers le pays l'épargne de cette communauté. Revenant sur la politique de crédits, il a fait valoir que la segmentation des prêts par secteur d'affectation enregistrait une diversification progressive. Il a précisé que les crédits à l'économie ont été essentiellement destinés aux grands projets à travers des crédits syndiqués consentis aux grandes entreprises publiques et privées, PME, microentreprises, promoteurs individuels, crédits immobiliers, crédits à la consommation, microcrédits, activités de leasing et activités naissantes de capital-risque (les crédits syndiqués sont des prêts octroyés à un seul projet par plusieurs banques sous le pilotage de l'une d'elles). Quant aux taux d'intérêts pratiqués, le représentant de la communauté bancaire n'a pas annoncé de nouvelles baisses des loyers à venir mais a estimé que les tendances de ces taux, qui sont actuellement ''fortement baissières'', se négocient en fonction de la maturité du crédit (délai de remboursement) et du niveau des risques inhérents au projet financé. "Les taux oscillent actuellement entre 4,5 % et 8%'', a-t-il précisé. Cependant, si le marché du crédit est en train de s'élargir et de se développer, il faudrait aussi que la sphère réelle (les entreprises) ''fasse sa mue et soit bancable'' pour bénéficier davantage de crédits bancaires, a mis en garde M. Benkhalfa. A ce sujet, il a particulièrement insisté sur la mise à niveau des entreprises, l'introduction des normes modernes de management et la maîtrise du marché par ces entités économiques. Dans sa présentation de la configuration du paysage bancaire et financier algérien actuel, le conférencier a indiqué que la place bancaire se composait de 30 banques et établissements financiers ainsi que de caisses spécialisées, s'étendant sur un réseau de plus de 1300 agences. La place bancaire, a-t-il énuméré, se compose de 9 banques et établissements financiers publics, d'une banque mutualiste (Caisse nationale de mutualité agricole - CNMA), de 17 banques et établissements financiers à capitaux mixtes à prédominance internationale, d'une banque off-shore algéro-libyenne, d'une Caisse de garantie des marchés publics (CGMP) et d'une Caisse de garantie des exportations (Cagex).