Banques n De récentes statistiques indiquent que les ménages se comportent mieux avec des impayés de seulement 2 à 3% alors que le grand dérapage concerne les entreprises. A l'heure où les crédits dits à la consommation – un marché qui totalise un encours de plus de 190 milliards de dinars – connaissent une poussée exponentielle, une centrale des risques verra le jour à la fin de l'année en cours pour éviter le surendettement des ménages, et ce, dans le pur respect des règles prudentielles. «Une centrale des risques ménages sera mise sur pied avant la fin de l'année en cours et permettra à chaque banque, avant d'attribuer un quelconque crédit, de repérer si le client est endetté ou pas», indique le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF). Pour anticiper tout surendettement, Abderahmane Benkhalfa, de passage ce matin sur les ondes de la Chaîne III, affirme que «les banques doivent donner d'abord des recommandations à leurs clients pour que ces derniers veillent à ce que les choses n'arrivent pas à un seuil insupportable. C'est au client de déclarer les crédits déjà contractés. Tout endettement quelle que soit sa nature est enregistré pour savoir si un client a atteint le seuil maximum qui est de 50% du revenu du ménage et la centrale des risques viendra ensuite assurer la centralisation de l'ensemble des crédits octroyés par toutes les banques». Une telle centrale à travers laquelle il y aura «partage de l'information» viendra «protéger les clients et la place financière», estime le responsable de l'ABEF. M. Benkhalfa dira que le crédit des ménages «est un phénomène qui s'étend et concerne pratiquement toutes les banques», mais se satisfait qu'il soit «performant puisqu'il y a moins d'impayés par rapport au marché coporate qui concerne les grandes entreprises où les impayés atteignent, des fois, des seuils préoccupants». Pour ce qui est des entreprises, la situation est un peu plus préoccupante. Ces dernières sont «soit concurrencées, soit ont un niveau d'endettement très important». «Le fait que certaines entreprises soient en phase de redressement a une implication directe sur les engagements qu'elles ont avec les banques car il faut savoir que la situation du portefeuille des banques est le reflet de la situation de ses clients», affirme le responsable de l'ABEF. «Un grand nombre d'entreprises font face actuellement à une situation d'insolvabilité, soit provisoire soit permanente qui est à la source des créances dites non performantes», explique-t-il, d'où «le recours au règlement à l'amiable comme option retenue dans la résolution des différends avec les mauvais payeurs», car pour sauver le tissu économique, précisera M. Benkhalfa, «il conviendra de plus en plus d'utiliser la conciliation, la médiation et l'arbitrage au lieu d'aller à la justice, mais cela dépend évidemment de la volonté des deux parties».