Le marché du crédit, le financement aux entreprises et aux particuliers, et le marché bancaire se développent à un rythme satisfaisant. C'est ce qu'a indiqué jeudi dernier le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), M. Abderrahmane Benkhalfa. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, M. Benkhalfa estimera que " jusqu'à présent, le marché maintient une hausse de la croissance à un chiffre, depuis 2004. C'est ainsi qu'il a eu un taux de croissance de 12, 13 et 15%, en 2004, 2005 et 2006. Les autorités monétaires ont même prévu pour 2007, un retour autour de 16% ". Abordant le volet des financements bancaires, le délégué général de l'Abef indiquera que ces derniers touchent " essentiellement les entreprises, la PME/PMI. Depuis plus de cinq ans, les banques ont été impliquées dans le financement de plus de 92000 PME/PMI ". Il explique que les encours de crédits octroyés et qui sont dans les portefeuilles des banques, tournent " autour de 1.950 milliards de dinars, il y a plus de 90% de financements qui vont vers les entreprises, les PME/PMI et les micro-entreprises, 10% de ces financements vont aux particuliers et aux ménages. Aussi, les taux d'intérêts, ont connu une tendance baissière". M. Benkhalfa ajoutera que le marché algérien est " un marché en extension dans lequel, il y a de plus en plus d'acteurs avec une concurrence naissante, mais nous sommes sur un marché aussi où les banques, tout en octroyant des crédits, cherchent à minimiser les ressources pour ne pas régénérer le phénomène qu'ont connu les banques dans le passé à savoir celui, des créances non performantes". Par rapport aux taux d'intérêts, M. Benkhalfa dit qu'"il y a, actuellement, sur le marché des pratiques concurrentielles saines. Il y a maintenant un taux d'intérêts variant entre 4,5 et 8%. Ce taux était plus élevé. Ce taux évolue en fonction du coût des ressources, les banques ont des ressources qui paient et en fonction des risques ". Il explique qu'on ne peut pas avoir le même taux pour un risque moyen et pour un risque fort. Il évolue en fonction de la relation clientèle et il y a, donc, un ensemble d'éléments qui font que la tendance spéciale globale va peut-être se poursuivre. En tous les cas, pour le délégué général de l'ABEF, " la contrainte financière, va encore être atténuée, notamment que les pouvoirs publics ont accepté de soutenir les PME/PMI. A partir de la fin de l'année dernière, début de cette année, il y a une bonification des taux ". Il rappelle qu'une demande a été faite pour que cette bonification soit plus significative. " Cela veut dire que les PME/PMI qui sont portées par leur marché, vont non seulement bénéficier d'une gamme de produits plus grande, mais vont certainement bénéficier aussi d'un taux plus avantageux lorsqu'elles remplissent certaines conditions ". Il ajoute que parallèlement au taux d'intérêts, il y a la Caisse de garantie qui se met en place progressivement. De fait, il souligne que le taux des impayés va diminuer un peu. Globalement, pour M. Benkhalfa " l'intermédiation bancaire sera faite de façon, non seulement plus suivie, mais moins coûteuse pour nos entreprises, qui ont à récupérer des marges plus importantes à leur profit, et au profit de leur banque. Les ressources des banques avec l'épargne qui se dégage dans le pays, sont de plus en plus importantes. Il y a de grandes ressources qui sont collectées. Ce sont des ressources qui ne sont pas toutes collectées sur un long terme, par contre les crédits peuvent être alloués sur le long terme. Il n'y a pas une adéquation permanente entre ressources amassées et crédits octroyés. Dans le portefeuille des banques, c'est l'entreprise qui est prépondérante, actuellement. Sur 90% des portefeuilles des banques et sur 1900 milliards de dinars, il n'y a que 200 milliards de dinars qui vont aux particuliers, les 1700 milliards de dinars vont aux entreprises ". Il fera remarquer que certaines PME/PMI sont vulnérables, certaines sont en création, et n'arrivent pas à faire face à leurs coûts, certaines nécessitent des programmes de sauvetage. Cela fait dire au délégué de l'ABEF que la mise à niveau des entreprises " est un élément focal. La banque a, effectivement, besoin de moderniser ses instruments de crédits et de développer son intermédiation, mais face à la banque, il faut aussi que l'entreprise soit non seulement bancable, mais surtout mise à niveau ". C'est dans le couple banque-entreprise que l'intermédiation va progresser, dit-il encore. M. Benkhalfa avance que le deuxième aspect de la réforme bancaire, " ce sont les infrastructures de paiement, les services de paiement, les services à la clientèle. Nous avons fini de mettre en place les plates-formes. Nous avons pratiquement, 85% de chèques interbancaires et il y a des millions qui sont traités sur la nouvelle plate-forme électronique. Les délais ont totalement comprimé, certains délais étaient de 1 mois, ils sont actuellement de cinq jours ". Selon lui la nouvelle infrastructure de paiement fournit trois avantages : un confort à beaucoup de clients, une certaine sécurité puisque le recours au cash va reculer, et elle fournit une base pour la banalisation de l'économie, assure-t-il.