« Exister, c'est exister politiquement », Abdelmalek Sayad Les résultats des législatives viennent de tomber comme un couperet sur les espoirs de ceux qui aspiraient à une reconnaissance de leur appartenance à la République française et qui avaient pu croire qu'enfin, cette mandature verrait apparaître des députés qui leur ressembleraient un tant soit peu ! Une fois encore, les mêmes logiques d'autisme face à la réalité de la population française reproduisent les mêmes effets. Beaucoup s'étaient mis à espérer, car il y avait des candidats de valeur, à droite comme à gauche, et qu'il y en aurait bien un au moins ! Et pourtant, 577 députés, et encore aucun issu de ce que l'on appelle « les minorités issues de l'immigration », ou mieux encore de « la diversité ». Dans la nouvelle Assemblée nationale, les minorités dites « visibles » sont toujours invisibles ! Diversité mise en avant comme un alibi dans des circonscriptions, où, sauf quelques remarquables exceptions, elle avait peu de chance de l'emporter. Diversité surreprésentée chez les suppléants, que l'on colle sur les affiches à défaut de les coller à l'Assemblée nationale. Les couleurs, c'est bon pour les affiches électorales mais pas pour le trombinoscope du Parlement. Outre la bipolarisation croissante de la scène politique réduite à deux grandes machines partisanes qui écrasent tout sur leur passage (PS/UMP), ce qui inquiète le plus une frange de la population, c'est la dissolution de leur espoir de reconnaissance comme partie intégrante de la société. Ils se pensaient « intégrés », ont créé pour eux et contre eux un « ministère de l'Intégration » qui leur rappelle qu'ils doivent toujours donner des gages de leur « francité ». Leur dépit d'aujourd'hui ne pourra trouver que de funestes résonances dans le futur et faire le lit du communautarisme que certains souhaitent, peut-être, en l'encourageant, freiner un irrépressible mouvement que les atermoiements actuels ne font que retarder. Nous appelons à un sursaut citoyen pour les élections futures, pour que les angles morts de la République se rétrécissent et que ce déni de l'égalité dans la représentativité politique ne se résume pas seulement à un slogan mais soit une réelle pratique. Nous réitérons notre demande exigeante à tous les partis républicains pour qu'au-delà des promesses, soit promus réellement des candidats issus de toutes les couches de la société, et surtout de celles encore laissées à la marge de la nation, sur la base de la compétence et de l'engagement. Demain, il faudra désigner les plus de 36 000 maires de nos communes, doit-on se résigner à une répétition des mêmes processus d'exclusion politique d'une partie du corps électoral condamné à l'invisibilité ? Collectif l'Egalité d'Abord 20, rue de la Commune de Paris - 93300 Aubervilliers [email protected], [email protected] Contacts : Madjid Sihocine 06.80.90.42.95 / Mouloud Aounit 06.07.73.73.7 -Mouloud Aounit -Pierre Pignot