Le scorpion constitue depuis toujours une menace permanente pour la population d'El Oued. Cette dernière enregistre, chaque année, des milliers de piqûres scorpioniques, dont des cas mortels. En 2004, la région d'El Oued a été classée en pole position au niveau national quant au nombre de décès dus aux piqûres de scorpion ; 13 personnes ont été tuées et plus de 6000 autres piquées durant l'année précitée. Le nombre de personnes tuées par le scorpion pendant l'année écoulée s'était élevé à 11 victimes, alors que le nombre de piqûres a avoisiné les 6000. L'absence d'hygiène et l'insuffisance du réseau d'éclairage public, les amas de pierres éparpillés çà et là ainsi que les restes des matériaux de construction qui jonchent les rues sont les principales causes du pullulement des scorpions et la saison chaude est considérée comme étant propice à leur prolifération. Mais les mois d'octobre et de novembre sont les périodes les plus dangereuses pour la population d'El Oued du fait de la fraîcheur. Celle-ci pousse les scorpions à sortir de leurs trous et partent dans les différents quartiers et cités, avant le coucher du soleil. Pendant les mois d'été, cette bestiole dangereuse ne sort que la nuit et aussi très tôt le matin. Les enfants et les personnes âgées en sont souvent les victimes, a indiqué le chef de service de la santé et de la prévention. Concernant les chiffres de personnes piquées avancés, les services de la santé ont dénombré près de 600 depuis le début de l'année en cours, soit une moyenne de quatre cas par jour. Malheureusement, l'on a déploré un mort à ce jour, indique le responsable cité plus haut. Par ailleurs, le risque scorpionique existe quotidiennement et il ne se passe pas un jour sans que des victimes ne soient évacuées au centre de santé le plus proche pour y recevoir le sérum anti-scorpionique (SAS). Pour les cas graves, ou en l'absence de sérum, les malades sont obligés de s'orienter vers l'hôpital du chef-lieu de wilaya. L'évacuation des victimes du scorpion, surtout durant les longs trajets, a coûté la vie à certaines personnes. Le manque d'ambulances dans certains centres de santé, notamment ceux se trouvant dans des localités lointaines et enclavées, a aussi contribué à l'augmentation du nombre de décès. Le problème du sérum antiscorpionique se pose depuis toujours, même si cette matière est disponible à travers tous les centres de santé et les gardes médicales. Dans ce sens, le chef de service de la prévention nous dira que la quantité du SAS est considérée comme étant insuffisante, comparativement au nombre de personnes touchées. Il a déclaré, à titre d'exemple, que la wilaya d'El Oued a reçu l'année passée une quantité de 4000 flacons de sérum (un flacon équivaut à une dose), alors que le nombre de personnes piquées s'était élevé à 6000. Il a également précisé que certains cas de piqûres, qui sont graves, nécessitent deux ou même trois doses.