Par rapport à ses voisins, l'Algérie enregistre de grands retards dans la gestion de ce dossier. Si au Maroc on a 2 décès pour 1 000 piqûres, ce taux et de 1 décès en Tunisie et de 14 décès en Algérie. Le Symposium international sur l'envenimation scorpionique, dans sa deuxième édition, s'est déroulé mercredi et jeudi derniers à El Oued. La manifestation est co-organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L'événement a drainé nombre de spécialistes dont ceux du Centre national de toxicologie, la Société algérienne de toxicologie, la Satox, de secteur de la santé de 11 wilayas concernées par l'envenimation scorpionique, notamment celles du Sud, de ceux des instituts Pasteur d'Algérie, de Tunisie et du Maroc. Selon le docteur Ouahdi Mohamed, directeur de la prévention au ministère de la Santé, depuis le début de l'année 2009, il a été enregistré, en Algérie, 70 décès et 50 000 piqûres scorpioniques. Pour l'année 2008, les chiffres donnent 77 cas de décès et 50186 piqûres. Le rapport officiel du ministère de la Santé sur la situation épidémiologique signale que de 1991 à nos jours, notre pays a enregistré 1 836 cas de décès et 756 598 personnes piquées. Les wilayas à haut risque qui viennent en tête du peloton sont celles d'El-Oued, Biskra, Djelfa, M'sila, Ouargla et Adrar.Ainsi, à El-Oued, plusieurs thèmes ont été abordés lors des travaux dont ceux ayant trait à la bio-écologie du scorpion, à l'épidémiologie des piqûres et l'envenimation, aux aspects structuraux et pharmacologiques des toxines des venins de scorpion et, enfin, à l'immunothérapie et les avancées technologiques de lutte contre l'envenimation scorpionique. Selon des intervenants, nos voisins tunisiens et marocains sont plus avancés que nous en matière de lutte contre l'envenimation scorpionique. Dans ce cadre, la Tunisie a enregistré, pour l'année 2008, 6 cas de décès pour 25 000 personnes piquées. Quant au Maroc, 55 cas de décès et 35 000 personnes piquées. Dans la même année, notre pays a signalé 77 cas de décès parmi 50186 personnes piquées. Le problème chez nous reste inter-sectoriel surtout en matière d'urbanisme et d'environnement. Selon le représentant du ministère de la Santé, on a réalisé par exemple à Djelfa et à M'sila des bâtiments tout entier sur des gîtes des scorpions : “On s'est invité chez le scorpion”, ironisera-t-il.