Un atelier sur la coopération énergétique dans le bassin méditerranéen a été organisé hier par l'APS à l'occasion de la 16e assemblée générale des agences de presse de la Méditerranée (une vingtaine), dont les travaux ont débuté samedi à Djenane El Mithak. L'atelier, qui a permis au secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines, Fayçal Abbas, d'exposer au nom du ministre le point de vue de l'Algérie sur cette coopération, a donné lieu à un débat intéressant sur la place de l'énergie dans les relations entre les pays des deux rives de la Méditerranée. De la place du nucléaire dans la politique algérienne, aux investissements concernan t les énergies renouvelables, en passant par les différends qui marquent cette coopération, pratiquement tous les sujets d'actualité ont été passés en revue, y compris le mémorandum entre Gazprom et Sonatrach. Des questions « provocatrices », pour reprendre l'expression d'un participant, du genre « Est-ce que le ministère de l'Energie et des Mines n'est pas le bras armé de la politique algérienne ? », ont même été posées au secrétaire général du ministère. Les responsables des agences présents hier ont considéré le débat assez intéressant, révélant même avoir pris connaissance de certaines données qu'ils ne connaissaient pas, notamment celles ayant trait aux projets communs entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Dans l'exposé fait par le secrétaire général du ministère, on saura que « la consommation de gaz naturel des pays méditerranéens a connu une croissance forte durant les dernières années ; elle est trois fois plus rapide que la consommation mondiale d'énergie. Ainsi, de 1971 à 2005, la consommation de gaz naturel a été multipliée par plus de 10, passant de 27 à 290 milliards de mètres cubes. En 2005, la contribution du gaz dans le bilan énergétique méditerranéen représentait environ 26%, contre seulement 6% en 1971 ». Après un exposé sur les infrastructures qui relient les pays de la Méditerranée dans les sens Sud-Nord et Sud-Sud et les projets qui existent pour renforcer ces connexions (Medgaz, Galsi, Trans-Sahara Gas Pipeline…), le secrétaire général du ministère a déclaré que, « pour sa part, l'Algérie croit fermement à cette coopération énergétique et ne ménage aucun effort pour y contribuer à sa concrétisation, notamment à travers la réalisation des grands projets d'infrastructures et d'interconnexions gazières et électriques », en espérant « que cette volonté soit partagée par tous les pays, et ce, dans l'intérêt de l'ensemble de la région méditerranéenne ». Parmi les principes qui prévalent dans tous les débats qui marquent cette coopération dans l'espace euroméditerranéen, figurent « la nécessité d'assurer la sécurité des approvisionnements, d'harmoniser les règles juridiques et contractuelles qui régissent le secteur énergétique, de développer un réseau euroméditerranéen interconnecté dans les secteurs du gaz et de l'électricité, d'identifier des formes efficaces de promotion des investissements internationaux et de protéger l'environnement ». Evoquant les conférences euroméditerranéennes des ministres de l'Energie qui ont eu lieu à Athènes et à Rome en 2003, le secrétaire général a rappelé que la politique qui a été tracée repose sur la sécurité des approvisionnements et a pour but de créer un marché euroméditerranéen de l'énergie intégré à travers la mise en œuvre d'initiatives sous-régionales. Concernant le différend entre les autorités espagnoles et Sonatrach, en réponse à une question à ce sujet, le secrétaire général a indiqué qu'il n'y avait pas d'évolution, en précisant que l'Algérie s'en tient strictement, comme par le passé, à tous ses engagements concernant l'approvisionnement de l'Europe en gaz.